Après une introduction évoquant la naissance et l'histoire du
christianisme oriental, l'A., journalise libanais, reprend ici une
étude que Les cahiers de l'Orient ont consacrée en 1997 aux
Chrétiens en terre d'Islam et fait le point de la situation dans
une douzaine d'Églises, dix ans plus tard. Qu'apprenons-nous? Au
Liban, d'où les troupes syriennes se sont retirées et où le
Hezbollah a dû faire face à l'armée israélienne, les chrétiens ne
représenteraient plus que 30% de la population. En Égypte, le
soutien financier de la diaspora américaine à ses coreligionnaires
coptes suscite de l'animosité. Au Soudan, malgré le retour à la
paix après vingt ans de guerre, la situation des populations
chrétienne et animiste du Sud reste précaire. En Irak, la nouvelle
Constitution votée en 2005 est moins favorable aux chrétiens; le
nombre des Chaldéens et des Assyriens a diminué de moitié. En
Syrie, les relations oecuméniques entre les diverses communautés
chrétiennes se développent. En Jordanie, les bons contacts entre
chrétiens et musulmans sont menacés par la situation tendue en Irak
et en Israël. En Palestine, chrétiens et musulmans ne vivent plus
ensemble, mais côte à côte.
Le Maghreb subit les assauts prosélytes des missions évangéliques:
la Tunisie compterait 500 convertis; le Maroc 800; en Algérie, qui
a subi de grands bouleversements socio-économiques et politiques et
l'irruption d'un islamisme conquérant, les conversions ont lieu
surtout parmi les Kabyles, qui luttent pour la reconnaissance de
leur langue et de leur culture. Reste une question: quelle est la
signification de la présence de l'Église, dans ces pays du Maghreb
où les fidèles, ceux qui résistent à la tentation d'émigrer, sont
presque tous des étrangers, et où les activités caritatives et
éducatives ne peuvent se développer? Mgr Teissier répond: le
dialogue inter-religieux, une rencontre islamo-chrétienne. -
P.-G.D.