Eunome de Cyzique était un théologien néo-arien qui avait rédigé
(vers 360) une Apologie où il défendait sa propre
conception de la Trinité. Le grand théologien de Cappadoce, Basile
de Césarée, l'avait déjà réfutée dans un premier Contre
Eunome dont le texte a paru dans les Sources chrétiennes (299
et 305). Eunome ne se tint pas pour battu et il composa une
Apologie de l'Apologie en réponse à Basile. Celui-ci étant
décédé, son frère Grégoire, évêque de Nysse, entreprit de réfuter
le nouvel écrit d'Eunome. C'est la suite de ce texte que nous avons
ici, la première partie ayant été éditée en 2008 dans la même
collection (521). Le texte grec est établi par W. Jaeger (GNO I,1),
l'introduction et la traduction annotée sont de la main de R.
Wingling, professeur émérite de l'Univ. de Strasbourg. Tous deux
poursuivent leur travail avec le même soin et la même rigueur. Dans
ces pages, il s'agit de combattre la manière dont Eunome explique
les relations entre les trois personnes divines. Celui-ci supposait
une hiérarchie entre le Père, le Fils et l'Esprit Saint,
l'ousie du Père étant plus élevée et plus authentique et
l'engendrement du Fils étant compris comme une création. Grégoire
maintient la divinité égale et absolue des trois personnes et
discute les termes d'ousie, et d'énergies
utilisés par Eunome. Il montre que la doctrine des anoméens évolue
vers le manichéisme et il réaffirme la doctrine de l'Église telle
que son frère Basile l'avait déjà développée. Le volume est
complété par deux annexes de p. Callinice, patriarche d'Antioche,
qui reprend des passages de Grégoire. - J.R.