Auteur prolixe et éclectique, Claude Lichtert – bibliste et prêtre du diocèse de Malines-Bruxelles – est attentif à enter son exégèse des textes sur des considérations anthropologiques et pastorales. Les questions posées au lecteur sont d’ailleurs nombreuses (voir le nombre de points d’interrogation dans son texte). En 80 pages, il parcourt ici à grandes enjambées l’ensemble du canon chrétien (AT et NT), se permettant toutefois de s’attarder un peu plus sur Gn (chap. 1 : « Le parcours narratif de la haine dans le récit de la Genèse », p. 10-37). C’est principalement le vocabulaire de la haine qui balise l’ensemble du parcours. Le propos est souvent suggestif, mais il révèle aussi ses limites comme l’atteste, p. ex., l’absence notable de toute référence à Amalek (Ex 17 ; Dt 25 ; 1 S 15), lui qui deviendra dans le judaïsme postérieur le parangon de la haine gratuite (sin’at hinnam). Du coup, la teneur du chapitre de conclusion (« Existe-t-il des personnages haïssables ? », p. 82-85) aurait pu aussi être légèrement différente. — D.L.