Divorzio, nuove nozze e penitenza nella Chiesa primitiva. Nuova edizione

G. Cereti
Morality and law - reviewer : Léon Renwart s.j.
Ce livre se propose d'étudier dans les sources l'attitude de l'Église des premiers siècles envers les divorcés remariés. Il situe sa recherche dans le cadre de la doctrine de l'AT, du droit romain et de la pratique courante dans le monde gréco-romain de l'époque. Dans une Église qui compta, dès les débuts, nombre de pécheurs (le NT en témoigne largement), la monogamie, clairement enseignée par Jésus et prêchée par les Apôtres, fut loin d'être toujours observée. En cas de liaison adultère de la femme, son conjoint qui la répudiait et se remariait était admis à la communion sans aucune pénitence. Mais il faut bien constater que ce droit n'était pas reconnu à l'épouse dans la situation correspondante.
On commence toutefois à trouver chez certains auteurs une prise de conscience de l'injustice d'une telle discrimination, fondée, semble-t-il, sur une interprétation trop littérale de certains passages des lettres pauliniennes. À l'époque l'adultère faisait partie, avec l'homicide (rarement mentionné, car plutôt exceptionnel) et l'apostasie (qui tend à disparaître avec la fin des persécutions), des trois péchés très graves (ad mortem). Or, dans toute l'Église primitive, les coupables étaient admis à la pénitence et à la fin de celle-ci réconciliés, avec le droit, pour les adultères, de rester dans leur seconde union. Cette discipline s'est conservée pour l'essentiel jusqu'à nos jours dans l'Église orthodoxe et dans les Église chrétiennes qui s'étaient séparées après les premiers conciles. Dans l'Église latine, au contraire, elle disparut progressivement sous l'influence d'Ambroise et d'Augustin pour en arriver à sa disparition totale au Moyen Âge.
Relevons, au passage, une notation importante sur la mentalité qui a présidé à cette évolution. Alors que le droit civil romain fondait la réalité du mariage sur l'affectio maritalis (c'est-à-dire sur la volonté permanente d'être mari et femme; cf. p. 54, note 5), la mentalité juridique des Latins insista de plus en plus sur l'importance du moment initial du contrat et l'idée (totalement inconnue des Anciens) d'un «lien ontologique» (p. 158) persistant. La clause «vivre comme frère et soeur» mise actuellement à l'admission des divorcés remariés à la communion témoigne du même esprit contractuel privilégiant le droit aux actes. Vatican II a heureusement remis en lumière l'importance de l'amour conjugal.
Telles sont les conclusions de l'auteur, parfaitement conscient que ses thèses ne sont pas admises par certains théologiens catholiques. Ce qui fait l'intérêt et la valeur de son travail, c'est surtout la méthode rigoureuse qu'il s'efforce d'appliquer dans sa recherche. Il replace dans toute la mesure du possible les textes dans leur contexte religieux et civil, en évitant toujours de projeter dans ceux-ci des vues qui ne sont apparues que plus tardivement. Il signale avec grand soin les difficultés et les objections et veille à marquer le degré de clarté et de certitude auquel il lui semble possible de parvenir.
Une Postface fait le point de l'état actuel des discussions et précise les deux principaux motifs qui ont incité à cette réédition: la pratique ancienne paraît ouvrir la voie vers une meilleure solution pastorale; l'importance oecuménique de la recherche est elle aussi évidente et urgente en vue d'un rapprochement avec nos frères orthodoxes. - L. Renwart, S.J.

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