D. Zelo (1803-1885), Napolitain, vécut à une époque troublée par
trois révolutions et connut quatre régimes politiques. Jeune
prêtre, il enseigna la religion, devint docteur en théologie, puis
curé et chanoine. Il publia des livres sur les Pères de l'Église,
la morale, l'apologétique. En 1850, il fut consacré évêque d'Aversa
à 12 km au nord de Naples, dans un diocèse de 100.000 habitants, 36
communes et 45 paroisses. Il revivifie une ancienne association de
prêtres pour prêcher des missions populaires dans son diocèse,
revalorise la liturgie et lutte contre l'athéisme et l'indifférence
religieuse. En 1860, le jeune État italien confisque les biens
ecclésiastiques. Obligé de fuir avec certains de ses prêtres,
l'évêque demeure inflexible sur la question des droits de l'Église
et du pouvoir temporel du Pape, tout en affirmant son obéissance au
gouvernement mais pas aux excès de la liberté. En 1867, il rentre
dans son diocèse, visite ses ouailles, revigore son séminaire,
favorise la piété populaire, eucharistique et mariale. En
appendice, l'A. publie les textes très instructifs de huit rapports
de l'évêque pour informer le Pape sur la situation de son diocèse
lors de ses visites ad limina. On se trouve devant un évêque
ordinaire, mais affronté à des situations peu ordinaires. De telles
monographies seront utiles pour écrire l'histoire religieuse d'un
pays. - A. Pighin.