Ce livre se lit aisément, malgré certaines longueurs de style oral et exhortatif. Des repères apparaissent : clairs et lumineux. À la racine de toute vocation, il faut vivre sa vie non en propriétaire, ni en locataire, mais en offrande pour quelqu'un. Cette liberté doit être consciente et exprimer un vrai « je ». Il ne faut pas attendre non plus la fin de sa vie pour exercer ce don : dès maintenant, se donner dans sa vie spirituelle, le devoir d'état, au service des autres. Cet « aujourd'hui » initiatique ouvre à des dons plus radicaux que sont le mariage, le sacerdoce, la vie religieuse. Rien n'est dit sur la vocation de la vie consacrée au sens large. La préparation au mariage et son sens sont longuement explicités, celle du sacerdoce l'est moins mais elle est réaliste et plus dans un style « témoignage ». Ne faudrait-il pas insister plus longuement sur l'appel immédiat du Christ à servir son peuple tel qu'il est, ainsi que sur la variété des visages sacerdotaux et de leurs missions ? Les liens avec l'actualité et le péché des hommes de Dieu dans tous les états ne sont pas oubliés. Enfin, soulignons quelques points originaux : la description du don dans des corps professionnels à risque tels que les pompiers, l'armée, les métiers de santé. Un point délicat et décisif aujourd'hui est abordé brièvement : celui du célibat non choisi. L'Église est appelée à chercher encore comment donner sens à cette situation plus fréquente qu'avant.
Un trésor est partagé à la fin du livre : le testament spirituel de l'abbé Hyvernat. Bel hommage en même temps que bel appel pour tous à la sainteté à la fois radicale et ordinaire dans l'Église telle qu'elle est.
Se donner, c'est trouver le bonheur sur la terre et s'y préparer éternellement. - A. Mattheeuws s.j.