Sont rassemblés ici une dizaine de textes présentés au colloque
interdisciplinaire tenu en 2008 à la faculté de théologie d'Angers:
écologie et création, enjeux et perspectives pour le christianisme
aujourd'hui. Qu'en retenons-nous? Le «soumettez-vous la terre» de
la Genèse ne donne pas à l'homme un titre de propriété sur la
nature; le souci écologique du magistère apparaît chez Paul VI dès
1970 (Mgr Stenger). Héritier lui-même des Pères du désert et des
moines syriaques et irlandais, François d'Assise, prophète de la
fraternité cosmique, n'a pas eu d'héritier théologien écologiste
(J. Bastaire). J. Gaillard pense que les animaux ont une âme
immortelle et que l'Église finira par leur reconnaître des droits.
Pour les adhérents d'une vision du monde qui se veut
'biocentrique', entretenue par la Deep Ecology, et combattue ici
par L. Larcher, toute vie non-humaine (sol, eau, plantes, animaux)
est une valeur en soi, indépendamment des intérêts de l'homme; un
repli démographique malthusien s'impose. J.P. Ribaud évoque les
actions concrètes des Églises d'Europe (Suisse et Allemagne) pour
la sauvegarde de la création. O. Landron présente l'agriculture
biologique dans le catholicisme français. L. Aubin étudie les
enjeux sociologiques, anthropologiques et éthiques du développement
durable. P. Mueller-Jourdan recherche les traces antiques
d'écologie chez les philosophes anciens et les Pères de l'Église.
Les derniers textes concernent la création vue à travers l'art: les
tapisseries de Lurçat et de Dom Robert (M.Cl. Rousseau); le prêche
aux oiseaux dans l'opéra écologique Saint François d'Assise du
compositeur ornithologue O. Messiaen (P. Terrien); le traitement de
la création et du chaos initial chez des compositeurs tels que
Haydn et Bartok. Une mine de considérations éclairantes et de
renseignements utiles. - P.-G.D.