Écrits de la maturité . 1664-1689. Lettres de Direction. Le Royaume intérieur de Jésus-Christ dans les âmes. Deux traités de la vie intérieure et mystique, éd. D. Tronc

Maur de l'Enfant-Jésus
History of thought - reviewer : Hubert Jacobs
La réforme des Grands carmes, dite de Touraine, nous a donné le grand mystique aveugle que fut Jean de Saint-Samson (1571-1636). Celui-ci eut de nombreux disciples dont l'un des plus attachants est sans doute Maur de l'Enfant-Jésus (1617-1690). L'influence de ce dernier devait toucher aussi bien le père Jean-Joseph Surin (1600-1665) que Madame Guyon (1648-1717). C'est Michel de Certeau qui le sortit de l'ombre, poussé vraisemblablement par ses travaux sur le père Surin. Les éditeurs de la collection Sources mystiques, consacrée à l'héritage spirituel français, souhaitent publier ses oeuvres complètes.
En voici déjà le volume comprenant les écrits de sa maturité, précédés d'une étude sur sa personnalité. Parmi les textes ici édités, on trouvera les 453 lettres connues de sa correspondance avec Jeanne Guyon et 22 de celles qu'il envoya à une visitandine, son traité intitulé Le Royaume intérieur de Jésus-Christ dans les âmes et deux autres de ses oeuvres consacrées à la vie intérieure ou à la vie mystique. C'est Jean de Saint-Samson, une fois devenu le maître spirituel caché de la réforme de Touraine, qui éveilla Maur de l'Enfant-Jésus à la vie spirituelle.
Originaire du Mans, élève sans doute des jésuites de La Flèche, Maur le Man entra au carmel à Rennes en 1633. Très vite il puisera dans la crêche de l'Enfant-Jésus le thème de la pauvreté spirituelle qui marquera par la suite ses dirigés, comme Madame Guyon. Nommé maître des novices en 1650, au couvent de Bordeaux, il restera dans la province de Gascogne jusqu'à sa mort, à l'exception de quelques déplacements à Rennes et à Paris. Sa vie ne fut pas à l'abri des conflits et des polémiques. Il noua des relations profondes avec le père Surin qui écrira de lui: «Il est fort mon ami». Devenu partiellement ermite, le père Maur mourut dans le «saint désert» en 1690. Son oeuvre écrite s'échelonna sur tout le temps de sa vie, à partir de 1650. Progressivement sa pensée se structura et sa doctrine s'approfondit aussi au point qu'un an avant sa mort, il pouvait écrire à la visitandine avec laquelle il correspondait: «… celui qui ne soucie de rien que de Dieu, possède toujours ce qu'il désire, et ainsi il est toujours content» (p. 82). - H. Jacobs sj

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