Comment se rapporter aujourd’hui au concile de Chalcédoine (451), qui fut à la fois le point d’aboutissement d’une série de conciles christologiques de l’Église ancienne et le point de départ d’interminables débats parmi les Églises qui, du v^e s. à nos jours, peuvent être classées comme « chalcédoniennes » ou « non-chalcédoniennes » ? Comment se rapporter à un tel concile, dont la définition de foi constitue jusqu’à aujourd’hui la base de l’enseignement de la christologie, alors même que sa pertinence a été largement contestée au xx^e s. ?

Plutôt que d’attaquer frontalement ce monumental objet d’études historiques, l’A. examine les travaux consacrés au concile par trois grands historiens contemporains. Une première partie (94 p.) décrit les développements christologiques avant le concile, le déroulement de celui-ci et fournit un commentaire de sa définition ; une seconde rend compte de manière détaillée des travaux d’A. de Halleux (160 p.) ; une troisième résume ceux d’A. Grillmeier (43 p.) et de R. Price (29 p.). Une brève synthèse de l’ensemble sert de conclusion au volume.

Ce travail, tiré d’une thèse, en garde le côté scolaire, avec un certain nombre de redites qui auraient pu être évitées. Il se contente pour l’essentiel de juxtaposer la pensée de chaque auteur, sans que l’on voie clairement quel fruit une telle confrontation apporte. Il est notamment regrettable que la conclusion n’offre qu’un résumé de l’ensemble de l’ouvrage et de très brèves réponses aux objections contemporaines, déjà bien traitées à la fin de la première partie – le risque d’une telle séquence serait de laisser croire au lecteur que les trois auteurs étudiés n’étaient pas les plus pertinents pour aborder de tels débats.

En revanche, l’intérêt de l’ouvrage est double : d’une part, en tant que manuel, il offre une synthèse claire de la christologie avant et autour de Chalcédoine, ainsi que les documents importants relatifs au concile (réunis en annexe), ce qui sera très utile aux étudiants et enseignants hispanophones. D’autre part, il offre une synthèse thématique précieuse pour se repérer dans l’abondante bibliographie des auteurs, en particulier A. de Halleux. En ce sens, il simplifie l’accès à la littérature contemporaine sur Chalcédoine. — P.M.