Que ce soit au titre d’acteur, de soutien, de destinataire ou de bénéficiaire, les enfants et les jeunes ont occupé, dans le mouvement missionnaire contemporain, tant catholique que protestant, une place probablement bien plus importante qu’aux périodes précédentes. Présentées lors de la 40^e session annuelle du CRÉDIC tenue à Lyon en 2019, seize communications sont ici réparties en trois sections. Tout d’abord, en Europe, éveiller les enfants et les jeunes à la conscience missionnaire, les informer, s’assurer leur soutien par la prière et de modestes offrandes, encourager d’héroïques vocations. Les moyens de « propagande » sont multiples : revues et brochures, images et bandes dessinées, films et expositions, création de cercles et associations multiples à l’intention des différentes classes d’âge. L’image du missionnaire mais aussi celle des « païens » connaissent bien des évolutions au cours de ces deux siècles, de la période romantique aux décolonisations et à la coopération en faveur du développement. Un deuxième ensemble, le plus volumineux, s’attache à l’histoire des mouvements de jeunesse en pays de mission : éducation humaine et chrétienne, services à la société, tensions entre aspirations à l’indépendance, contrôle des autorités coloniales et participation à des mouvements en provenance des métropoles. La dernière section examine plus précisément la fondation et les évolutions de groupes d’animation et d’étude s’adressant à la jeunesse universitaire d’Occident (France, Suède, Brésil) ainsi que les initiatives de Vincent Lebbe à destination des étudiants chinois en Europe.

Parmi les nations qui envoient (la « mission en amont »), la France et la Belgique retiennent ici l’essentiel de l’attention. Quant à la mission « en aval », il s’agit surtout de différentes régions de l’Afrique francophone et de Madagascar mais aussi de la Chine et du Brésil. En fonction des pays, des périodes et des Églises, la diversité même des situations ainsi que les alternances de succès et d’échec offrent ample matière à réflexion. — J.S.