Erfahrung - Geschichte - Identität. Zum Schnittpunkt von Philosophie une Theologie. Für Richard Schaeffler
(éds) Laarman (éds) TrappeTheology - reviewer : Albert Chapelle s.j.
La première partie, Erfahrung, est centrée sur la problématique de l'expérience religieuse dans le contexte philosophique et culturel susdit. Qu'il s'agisse de theologia naturalis ou du moins de ses prolégomènes (Schmidinger), de philosophie (Splett, Schrödter), de philosophie de la religion (Ricken) ou de théologie (Fischer), l'exigence critique kantienne est prise absolument au sérieux. C'est dans cet horizon idéaliste que se découvrent les pistes qui accordent au sujet critique la possibilité d'une «mystagogie» (Fischer): la distinction rahnérienne du transcendantal et du catégorial reste typique de la mise en question de la plénitude du symbole et de l'immédiateté du sens spirituel. L'étude de Ollig sur la philosophie de la religion de H. Cohen montre la portée oecuménique de cette réflexion. Ollig et B. Casper (sur Lévinas) honorent l'attention de Schaeffler au judaïsme.
La deuxième partie du volume, Geschichte, aiguise la même problématique, soucieuse d'honorer la rigueur kantienne (Sala), mais aussi de respecter l'originalité du don de l'histoire (Coreth parle d'un «a priori historique», p. 194, et «théologique», p. 198) qui rend au sujet transcendantal sa dignité de créature spirituelle. La théologie rahnérienne du Symbole offre l'esquisse d'une catégorie médiatrice entre transcendantalité et histoire, lors même que son A. n'en déploie pas toutes les virtualités (Hilberath-Nitsche). T. Trappe, coéditeur de l'ouvrage, rappelle à ce propos l'apport de Schaeffler qui sut penser ce que ne justifiait pas le tribunal de la raison: la prière pour le salut dans l'histoire.
Dans la troisième partie, Identität, l'étude de Hoye thématise la «réalité» souvent nommée mais restée impensée dans le grand ouvrage de Schaeffler, Erfahrung als Dialog mit der Wirklichkeit (1995). Ce dialogue vigoureux en appelle à une métaphysique de l'acte et de l'être, il fait ressortir critiquement la spécificité des perspectives où avec Schaeffler s'inscrit le présent ouvrage. L'article de M. Knapp (Bochum) sur le pluralisme éclaire positivement cette diversité.
Ce volume de Mélanges exceptionnellement unifié, offre une véritable introduction à l'«apologétique» allemande contemporaine. M. Laarman établit en annexe la bibliographie de R. Schaeffler de 1952 à 1996 (p. 377-389). - A. Chapelle, S.J.