Aux yeux de l'A., membre de la communauté de l'Emmanuel, consulteur
au Conseil pontifical pour la Nouvelle Évangélisation, divers
facteurs ont contribué à la démobilisation missionnaire: la théorie
d'un christianisme anonyme (Rahner), la déshistoricisation du péché
originel (Martelet, Maldamé), la valorisation des religions
non-chrétiennes (Vatican II). Tout en reconnaissant que les motifs
d'évangélisation ne s'épuisent pas dans la seule question de
l'éternité, l'A. affirme que la structure même des religions non
chrétiennes inclut toujours «quelque part» une logique idolâtrique;
on ne peut jamais exclure que le mal y soit lié à quelque aspect
structurel; leurs ressources morales et spirituelles ne suffisent
pas par elles-mêmes à libérer l'homme de l'emprise du péché et de
la mort. Refusons donc, nous exhorte-t-il, toute surdramatisation
jansénisante, mais évitons par-dessus tout la perte d'une saine
inquiétude pour le salut éternel des hommes qui ignorent
l'Évangile. À l'appui de sa position il évoque les initiatives
apostoliques de Mère Teresa, de Marthe Robin, de Pierre Goursat,
fondateur de la communauté de l'Emmanuel, ainsi que les
avertissements «infernaux» de la Vierge à Fatima. «Le Magistère
conciliaire, opine-t-il, a créé involontairement une situation de
déficit d'explication.» - P. Detienne sj