Filosofia e Teologia. Quale rapporto ?

Angelo Marchesi
Theology - reviewer : Léon Renwart s.j.
Dans Filosofia e Teologia, Angelo Marchesi examine le rapport entre ces deux domaines chez un certain nombre d'auteurs récents ainsi que les origines historiques de leurs positions.
Dans une célèbre conférence de 1927, Heidegger avait affirmé que «la théologie est une science positive et donc se distingue comme telle de manière absolue de la philosophie». M. étudie la position prise récemment par Giuseppe Colombo; pour celui-ci, la foi est un savoir originaire et autosuffisant (p. 23). M. présente ensuite la notion du surnaturel dans son rapport entre philosophie et théologie et l'usage de ce terme à Vatican II. Il recherche une configuration plus correcte du rapport entre la nature humaine et le surnaturel, notamment dans les controverses suscitées par la «nouvelle théologie» du début de ce siècle. Il examine une présentation «inacceptable» du rapport entre la philosophie et la théologie (la position de Pierangelo Sequeri), une introduction au Dieu auquel on peut se confier (Il Dio affidabile); il estime qu'elle devrait être passée au crible. Le livre de Pasquale Guardini et de Giuseppe Reale, Una ricerca tra ragione e fide, lui fournit l'occasion de relever de nécessaires éclaircissements et des équivoques à éliminer. Il propose une position théologico-philosophique dépassant de loin celle de Kant et suggère de tirer au clair la question de la vérité en théologie (intéressante comparaison entre l'aletheia grecque, notion intellectuelle, et la emet biblique, fidélité plus préoccupée d'annoncer la vérité salvifique et donc l'événement salutaire universel que constitue le Christ). L'A. continue sur cette lancée en étudiant l'idée de révélation et ce qu'elle suppose (initiative divine gratuite et capacité humaine de la percevoir). Il confirme sa recherche par la présentation de la doctrine de l'encyclique Fides et ratio de Jean-Paul II (1998).
Nous avons apprécié la prise de position de M., s'appuyant sur K. Rahner et, à travers lui, sur Joseph Maréchal. Celui-ci a fait «éclater de l'intérieur» le raisonnement par lequel Kant croyait avoir démontré l'inanité de la métaphysique. Reprenant dans Le Point de départ de la métaphysique le raisonnement de Kant dans sa Critique de la raison pure, Maréchal démontre que, si la conclusion d'un raisonnement humain ne peut jamais aboutir à une certitude transcendante, le fait de cette activité est indubitable; or, elle requiert l'existence d'un Absolu qui fonde le dynamisme de l'intelligence, car celle-ci, dans tout jugement, tend à affirmer l'être et ses limites. Cet absolu se révèle donc à la fois comme nécessaire de la nécessité même de l'acte qu'il rend possible, et non conceptualisable. Accepter cette «preuve» fournie par la raison, rappelle M. à la suite de Rahner, est le présupposé absolu qui fonde la possibilité et la légitimité d'un éventuelle révélation divine (p. 117-118). Celle-ci est intelligible par nature (sinon elle ne serait pas une révélation). Une philosophie qui étudie les conditions a priori de son intelligibilité est donc possible et légitime. On remerciera l'auteur de l'avoir marqué avec cette netteté. - L. Renwart, S.J.

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