L'A. commence par traduire le texte, puis introduit à la composition du livre qu'il situe au milieu du VIIe siècle av. J.C. et qu'il rapproche de Jérémie. Suit une bibliographie quasi-exhaustive de 50 pages et finalement vient le commentaire, péricope par péricope. Commentaire précis, fouillé, substantiel, qui nous ouvre tout un monde, celui de l'histoire de cette période bouleversée et celui de la poésie personnelle du prophète. Rien n'est laissé au hasard: les moindres nuances de style sont soulignées, le vocabulaire est passé au crible, les structures littéraires mises en évidence. On est impressionné par l'abondance des matériaux exploités par l'A. Nous y trouvons évidemment la discussion de Ha 2,4, qui sert d'argumentaire en Rm 1,17 (p. 198-222) et sur l'authenticité du chap. 3 (p. 259-268). L'A. met heureusement en évidence l'originalité du prophète discutant avec son Dieu et l'interrogeant sur sa manière de gouverner le monde: pourquoi le mal, si Dieu est bon? Par quelles voies fait-il triompher la justice et le droit? On comprend que Paul y ait trouvé son inspiration pour déployer sa fresque sur l'histoire du salut.
Il faut s'armer de courage pour entreprendre la lecture exigeante du commentaire, mais l'effort en vaut la peine. On comprendra que sa consultation soit plutôt réservée aux spécialistes. - J. Radermakers, S.J.