Il Modernismo tra cristianità e secolarizzazione, éd. A. Botti & R. Cerrato
Col.History - reviewer : Bernard Joassart s.j.
Un «monde» «inusable», car si l'étude de cette crise a commencé très tôt après ce que l'on croyait être sa fin à la suite de la condamnation par Pie X, et si elle a donné lieu à des travaux de qualité, les pistes d'approfondissement et de recherches neuves ne manquent pas. C'est d'ailleurs une qualité de plusieurs communications qui dressent à la fois le bilan sur les études consacrées à certains protagonistes (que ce soit des «grands» du modernisme, tels Loisy, Blondel, von Hügel, Tyrrell, Bremond, ou des acteurs moins connus, en particulier dans la péninsule italienne) ou une aire linguistique déterminée, et en même temps suggèrent de nouvelles pistes de recherches. Requêtes qui ne seront sans doute pas faciles à honorer, car comme le souligne B. Montagnes chargé de dresser le bilan de l'historiographie dans le domaine francophone, les archives ne sont pas toujours aisément accessibles, et surtout il y a les personnages «secondaires», et plus encore les personnages «muets», c'est-à-dire tous ceux qui, face à la menace de toute censure, ont pris le parti de ne plus manifester leurs idées: le silence a son histoire.
D'autre part, différents exposés montrent très bien que le modernisme n'est pas une «vieille affaire», réglée une fois pour toutes, mais que l'Église porte encore avec elle le poids des questions alors posées à sa foi, des questions à rebondissements presque permanents. Il y eut à la charnière des 19e-20e siècles un noeud, inédit quant au fond et à la forme, né principalement de la rencontre entre foi et histoire critique, et qui depuis ne cesse de se resserrer chaque fois que la «modernité» (un terme que l'on gagnerait peut-être à remplacer par celui de «présent») met au jour une nouvelle facette de l'esprit humain. N'est-ce pas le même mécanisme qui refait surface à chaque fois et qui mérite bien sûr d'être d'autant plus analysé? - B. Joassart, S. J.