Im Anfang waren Viele. Pluralität der Theologie im ersten Christentum

Ansgar Wucherpfennig s.j.
Holy Scripture - reviewer : Boris Paschke

Ansgar Wucherpfennig est le recteur de la Philosophisch-Theologische Hochschule Sankt Georgen (Francfort-sur-le-Main, Allemagne) où il est aussi prof. de NT. Il nous présente douze articles dont un était inédit jusqu’ici. Un tiers est déjà paru dans Theologie und Philosophie, la propre revue de la PTH Sankt Georgen. Les sept contributions restantes sont tirées des actes de divers colloques.

Correspondants aux cinq chap. du livre, les articles se focalisent sur (I) l’exégèse des évangiles en général ; (II) l’Évangile de Matthieu ; (III) l’Évangile de Jean et l’Évangile de Marc ; (IV) Jean et la gnose ; et (V) les Actes des apôtres et l’apôtre Paul. Sans exception, les études sont très instructives et enrichissantes.

Comme l’A. le constate, la publication la plus vieille et la plus récente forment la « colonne vertébrale » du recueil parce qu’elles sont liées à l’idée principale – dérivant d’un essai de R. Bauckham (p. 83) – que l’Évangile de Jean a été particulièrement conçu pour les lecteurs de l’Évangile de Marc (p. 11 ; voir R. Bauckham, « John for Readers of Mark », dans The Gospels for All Christians. Rethinking the Gospel Audiences, Grand Rapids, Eerdmans, 1998, p. 147-171).

Selon l’article le plus ancien (p. 83-105, 2004), le court récit du miracle de Jésus aux noces de Cana (Jn 2,1-11) partage l’intérêt synoptique pour le Jésus de l’histoire en se focalisant sur les faits visibles et témoignables (p. 98 ; voir le verbe φανερόω en Jn 2,11). Cependant, Jn 2,1-11 ne raconte pas « le premier miracle de Jésus » (p. 93 ; cf. le savoir surnaturel de Jésus en Jn 1,42.47-51), mais, plus précisément, son premier « signe » (Jn 2,11). En allant au-delà du rapport sobre, Jean ajoute une signification symbolique aux événements : il présente Marie, la mère de Jésus, comme le type de la nouvelle familia Dei (p. 100-103). Selon l’essai le plus récent du recueil (p. 152-189, 2019), les évangiles de Jean et de Marc présentent Jésus, tous les deux, avec des éléments angélomorphes.

La conférence sur Jn 6 que l’A. a donnée à la réunion de la SNTS à Pretoria, en 2017, est inédite (p. 106-128). Cette étude est, elle aussi, très révélatrice en ce qui concerne l’idée principale du recueil. Avant l’A., d’autres chercheurs comme J. Heilmann, I.D. Mackay et J. Beutler (confrère de l’A. à la PTH Sankt Georgen) ont déjà avancé la thèse selon laquelle il y a un lien particulier entre les évangiles de Jean et de Marc. Selon l’A., le but du premier était de compléter le second (p. 127). Cependant, le constat que ni Mc ni Jn ne mentionnent ni l’origine familiale ni la naissance de Jésus (p. 106) n’est pas tout à fait correct (voir p. ex. Mc 6,1-3 ; Jn 1,14.45 ; 6,42 ; 7,42).

Le recueil, réussi, est complété par un index des références bibliques (p. 305-311). Malgré leur bonne qualité, les articles peinent à convaincre que l’Évangile de Jean a été particulièrement conçu pour les lecteurs de l’Évangile de Marc. Espérons, donc, que dans les années à venir, l’A. pourra encore mettre de la chair autour des os. — B. Paschke

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