L'Inst. Biblique Pontifical est à coup sûr l'un des plus
prestigieux établissements d'enseignement et de recherche
scientifique en son domaine de l'Église catholique. Il fut créé
dans la première décennie du xxe s. au moment où le catholicisme
connaissait l'une de ses plus graves crises, la crise moderniste,
et l'un des principaux artisans de son lancement fut le jésuite
Léopold Fonck qui, malheureusement, faisait partie du parti
intégriste de l'Église en matière biblique tout comme en matière de
foi en général. Fort heureusement, au fil du temps, et grâce à des
personnalités de tout premier plan comme d'ailleurs à des ouvriers
qui peuvent paraître plus obscurs mais qui n'en furent pas moins
des collaborateurs précieux, l'institution était appelée à rendre
des services éminents dans la connaissance de la Parole de Dieu. On
ne peut que remercier l'A. d'avoir retracé l'histoire du premier
centenaire de l'Institut, consacrant d'ailleurs une grande partie
du livre à l'histoire de la «succursale» de Jérusalem (qui, il faut
bien le reconnaître fut quelque peu une rivale de l'École biblique
fondée par le dominicain Lagrange… Fort heureusement, ce qui était
une expression parmi bien d'autres de la rivalité entre les deux
Ordres religieux responsables de ces institutions s'est fortement
atténué avec le temps: jésuites et frères prêcheurs ont compris que
leur service était «commun»). Parmi les qualités de l'ouvrage,
signalons tout d'abord la mise en évidence de l'importance de la
«source» du travail de l'Institut; sans cesse, les enseignants et
chercheurs ont été attentifs au «texte» biblique et à son contexte
historique - ce qui ne veut pas dire qu'il n'y ait pas eu de temps
à autre des prises de position à tout le moins malheureuses, telle
la rigidité d'un Fonck… D'autre part, l'A. a joint à chaque
chapitre de nombreuses pièces justificatives et renseigne
abondamment le lecteur sur les publications issues des recherches
des membres de l'Institut. Et on appréciera également le cahier
réunissant une cinquantaine de photographies. On ne peut que
recommander la lecture de cet ouvrage car, indépendamment de ce
qu'il apprend sur l'histoire proprement dite de l'Institut, il est
également une porte d'entrée pour la connaissance de l'histoire
contemporaine de l'Église. - B. Joassart sj