L'A., traducteur d'évangiles apocryphes (de Marie, de Philippe, de
Thomas) qu'il tente de concilier avec les écrits néotestamentaires,
évoque ici une relation amoureuse que le Christ aurait entretenue
avec un personnage évangélique qui combine Marie Madeleine, Marie
de Béthanie et une pécheresse anonyme (Luc 7, 36-40). Après avoir
réaffirmé, contre les docètes, le réalisme de l'incarnation (le
Christ n'a pas «fait semblant»), l'A. commentant le Prologue de
Jean (le Verbe s'est fait chair) s'interroge: le Christ étant
devenu entièrement homme, y aurait-il des éléments de notre
humanité qui lui échapperaient? Il développe alors ce qu'il appelle
«l'étreinte sacrée selon Philippe», une conception qu'il retrouve
dans la tradition juive ultérieure. Dans un dernier chapitre,
consacré à la sexualité du Christ, l'A. accumule, à la suite de
Schalom Ben Chorin (Mutter Mirjam, Munich, 1971), les «preuves
indirectes» du non-célibat de Jésus. L'ouvrage se termine par une
profession de foi, rédigée à la demande des hiérarques de l'Église
orthodoxe. L'A. y reconnaît que «rien ne permet d'affirmer que
Jésus ait exercé la plénitude de sa sexualité». - P.-G.D.