Le statut de l'embryon humain est une des grandes questions
débattues actuellement. Pour alimenter le débat, ce recueil
rassemble des textes patristiques majeurs: Tertullien, Sur l'âme,
XXIII-XXXVII; Grégoire de Nysse, La création de l'homme,
28-29; Augustin, Lettre 190; Maxime le Confesseur,
Ambigua à Jean, 42. En appendice, Augustin,
Enchiridion, V, 84-87; Cassiodore, Sur l'âme, 7;
Pseudo-Augustin, Questions sur l'A. et le N. Testament,
23. Dans son introduction, M.-H. Congourdeau montre avec clarté les
réponses que les Pères dans la foi ont apportées à ce débat qui
affleure dans la Bible et que les philosophes de l'Antiquité ont
déjà largement entrepris. La solution de Platon a faussé la pensée
d'Origène sur l'âme, son origine et sa fin. La position stoïcienne
a marqué Tertullien et Grégoire de Nysse. La théorie d'Aristote a
exercé son influence que la tradition rabbinique et antiochienne.
Cf. l'exégèse d'Ex. 21,22 (LXX) où la peine encourue par celui qui
a fait avorter une femme accidentellement est différente selon que
l'embryon est formé ou non. En Occident, Augustin adopte le
traducianisme de Tertullien pour combattre les pélagiens. Mais le
pape Anastase II remet en valeur le créationnisme qui s'impose
désormais en Occident. Jusqu'à Thomas d'Aquin, le moment de
l'animation sera fixé, avec Aristote, au 40e jour. À la suite de
Grégoire de Nysse, Maxime le Confesseur met en lumière l'unité de
l'âme et du corps et, par conséquent, leur apparition simultanée au
moment de la conception. Comme l'indique la Bibliographie sommaire
(p. 205), il y a bien des années que la NRT a interrogé à
ce sujet la tradition patristique (L. Rizzerio, dans NRT 111
[389-416]; M. Canévet, dans NRT 114 [1992] 519-532; M.-H.
Congourdeau, ibid. 693-709). Cet ouvrage muni d'un excellent
Guide thématique, permettra de poursuivre la réflexion si
décisive aujourd'hui sur l'embryon humain. - D. Dideberg, S.J.