Mettant en relief les traits caractéristiques de l'éthique
orthodoxe, l'auteur souligne avant tout son radical
christo-ecclésiocentrisme, en entendant par là la manière d'être et
d'agir qui constitue ontologiquement la condition du baptisé. À la
base de ce christo-ecclésiocentrisme se trouve l'ontologie du salut
propre à la compréhension orthodoxe de la création, de la chute et
de la rédemption dans le Christ. Le salut y est considéré comme la
restitution de la vérité ontologique de l'homme fait à l'image et à
la ressemblance de Dieu et appelé à la communion de vie avec Dieu.
Il a accès au Christ dans son corps qui est l'Église; aussi le mode
d'être et d'agir du Christ ne se communique à l'homme que dans la
réalité une et vivante de l'Église à travers les sacrements,
particulièrement l'eucharistie.Cette vision des choses n'est pas
absente de la théologie morale catholique développée par Vatican II
et l'encyclique Veritatis splendor. Mais on y trouvera moins
facilement ce que l'éthique orthodoxe en considère comme la
conséquence inévitable, à savoir la considération de la liturgie
comme critère et source de la vie morale chrétienne, entraînant le
rôle de l'Église dans la formation du jugement moral et dans
l'exercice de la conscience morale du croyant fondée sur l'unité de
la vie spirituelle et de la vie morale, de la perfection morale et
de la sainteté.On trouvera dans ce livre un exposé précis de
l'histoire, des sources et de l'identité de l'éthique orthodoxe. -
S. Decloux sj