Le Campus de la transition est un « laboratoire », au sud de Paris, où s’élaborent depuis quatre ans (2018) – avec un entregent et un sens de la communication certains – des modes de vie et de réflexion susceptibles de répondre aux défis environnementaux et sociaux de notre époque (voir <www.campus-transition.org/>). Bref, un lieu non seulement pour expérimenter ce que les chrétiens ont pris l’habitude de nommer « la conversion écologique », mais aussi pour former – à un niveau universitaire – les acteurs de cette transition. Bien que l’inspiration du projet s’enracine dans un environnement chrétien (le lieu lui-même est une ancienne propriété d’une communauté religieuse), il s’inscrit dans un cadre tout à la fois aconfessionnel – c.-à-d. accessible à tous – et ouvert à la dimension spirituelle, aussi bien en sa composante individuelle que communautaire. Comme son sous-titre l’indique, l’ouvrage de Xavier de Bénazé (jésuite) et de Cécile Renouard (sœur de l’Assomption) propose une « relecture spirituelle » de cette jeune expérience dont ne sont absents ni la quête de sens, ni le combat, ni la joie et l’espérance. La grande question est finalement de savoir si des chrétiens peuvent et doivent « promouvoir et/ou accompagner un chemin spirituel de conversion écologique » et, surtout, comment ils peuvent le faire sans succomber à la tentation de la récupération (voir p. 79s) ? Des réponses et des pistes concrètes pour discerner sont proposées (voir surtout chap. 6). Sans nul doute, elles valent bien au-delà de l’expérience singulière du Campus. — D.L.