Voici en traduction la - osons le terme - «christologie» de Chr.
Bobin publiée en 1995 aux éditions «Le temps qu'il fait». Originale
par rapport au texte français, la postface, interview du traducteur
qui resitue l'oeuvre et permet d'apprécier les multiples facettes
de ce texte si court. Sans qu'il soit jamais nommé, l'homme de
Nazareth est ici proposé au lecteur moderne comme quelqu'un qui
marche, qui va dans la vie et à travers elle animé d'un souffle
unique, qui «s'épuise à nous dire…: ne me regardez pas, moi.
Regardez le premier venu et ça suffira, et ça devrait suffire
(dovrebbe bastare)» (12). Parole qu'on chercherait en vain
dans les évangiles, et qui pourtant y affleure, l'irrigue sans
cesse. Prétention de celui qui ne dit pas: «J'ai la vérité», mais
«Je suis la vérité», «Prenez ce que je vous donne, je vous le donne
sans condition et… il y en a absolument pour tous; ce qu'on partage
se multiplie». Vérité d'un être, comme le souligne Dotti dans la
postface, dont la «puissance se situe… dans l'authenticité de son
rapport à chaque homme» (52). Même si Bobin ne peut être défini
comme un auteur religieux, malgré son Très-bas, il nous précède ici
sur le chemin d'une recherche d'authenticité intérieure, de vérité
à vivre. Merci aux éd. Qiqajon de nous rafraîchir la mémoire. - Ét.
Rousseau.