La Bible d'Alexandrie LXX. L'Ecclésiaste, éd. Fr. Vinel

Col.
Holy Scripture - reviewer : Jean-Louis Ska s.j.
La Bible d'Alexandrie est sans doute en passe de devenir une des oeuvres majeures produites par l'exégèse de langue française et ce volume sur l'Ecclésiaste (Qohélet) correspond exactement aux critères de la collection. L'introduction qui occupe plus de la moitié du volume contient tout ce que le lecteur est en droit d'attendre. Il y trouvera en effet les informations indispensables sur l'origine du livre et surtout de sa traduction en grec, traditionnellement attribuée à Aquila, opinion reprise par Fr. Vinel, et sur sa place dans le canon. La traduction de l'Ecclésiaste est par ailleurs communément reconnue comme la plus récente de tout le corpus de la LXX.
Un second chapitre traite des différences du texte grec par rapport au texte hébreu et un troisième, beaucoup plus long, énumère les caractéristiques principales du style de la traduction grecque. Le quatrième chapitre aborde le problème du littéralisme, une des caractéristiques de la traduction d'Aquila. Ce littéralisme est différencié et Fr.V. montre que le traducteur a souvent voulu harmoniser sa traduction par rapport à d'autres livres comme les livres des Rois, le Pentateuque ou d'autres livres sapientiaux. Il faut donc parler d'un phénomène d'intertextualité généralisé, analysé dans le chapitre V, sans doute l'un des plus originaux du volume. Le chapitre VI offre un résumé classique des principaux thèmes du livre. Le dernier chapitre, très concis, est consacré aux interprétations anciennes de l'Ecclésiaste (Testament des douze Patriarches, judaïsme rabbinique, interprétation chrétienne des Pères) et aux interprétations postérieures, mais il saute (malheureusement?) les commentaires médiévaux, ceux de la Renaissance, de la Réforme et de l'époque moderne pour arriver directement aux essais d'Ernest Renan, H. Meschonnic et Jean Grosjean.
La traduction essaie de rendre au mieux les particularités du grec de l'Ecclésiaste, en particulier les répétitions et les refrains. L'annotation est généreuse au point de remplir parfois presque deux pages. Nul doute que l'exégète et le philologue, ce dernier surtout, y trouveront ample matière à réflexion. Le volume est complété par un index des mots grecs commentés et un index scripturaire. - J.-L. Ska, S.J.

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