L'A., enseignante en Écriture sainte au Centre Sèvres de Paris, présente ici une monographie concernant un domaine redouté par le peuple hébreu: la mer. En effet, au contraire des Grecs, des Philistins ou des Phéniciens, Israël ne s'est jamais lancé dans l'aventure maritime, et sa littérature est parcimonieuse sur le sujet. Si son histoire est spécialement unie au désert, il s'est fait pourtant une conception de la mer, à la fois lointaine et proche, ourlant les côtes occidentales du pays et pointant sur un bras de la Mer Rouge à Etsion Gèvèr, non loin d'Eilat. Mais la liberté du peuple de l'Exode demeure liée au passage à pied sec de la Mer des Roseaux, à l'instar d'une parabole de la traversée de l'épreuve mortelle. Ce thème est d'ailleurs repris dans la destinée hors du commun du «prophète» Jonas. Israël n'est donc pas ignorant de la mer, et il professe un savoir maritime appréciable. Ézéchiel en témoigne quand il décrit l'empire maritime de Tyr et son déclin, tandis que Ben Sirach fait allusion aux dangers de l'océan. La foi des Hébreux, selon le livre d'Isaïe, les Psaumes et les livres de Sagesse, présente Dieu comme le Créateur de la terre et des mers, signe de son unicité et de sa domination universelle. Chez les sages, le rapport de l'homme à la mer révèle l'énigme de la nature que Dieu seul peut sonder. Mais c'est surtout comme image de la mort que la mer est présente dans l'AT, et encore dans l'Apocalypse. C'est tout cela que l'A. met en scène avec finesse et pertinence, dans un style souple et attachant. Une lecture méditative de ce beau livre aidera plus d'un lecteur à pénétrer la richesse de ce thème biblique discret; il y trouvera même de quoi nourrir sa prière. - J. Radermakers, S.J.

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