Réédition – en poche – d’un ouvrage publié en 2015 chez le même éditeur, la synthèse du dominicain S.-T. Bonino, spécialiste de Thomas d’Aquin, est un petit travail de vulgarisation qui pourra rendre bien des services.

Comme l’explique fort bien l’avant-propos, il s’agit de la mise en forme d’un cours d’initiation à la philosophie médiévale donné à l’Institut catholique de Toulouse. Pour rendre la lecture plus fluide, les notes de bas de page sont réduites au minimum. La bibliographie se concentre sur les ouvrages en français.

Le style de l’A. est très pédagogique, très clair, avec un texte bien structuré. Sans doute à cause des contraintes propres à une édition de poche, le titre initial (Brève histoire de la philosophie latine au Moyen Âge) cède sa place à un intitulé beaucoup plus court, mais aussi beaucoup plus imprécis : on se concentre en effet uniquement sur le monde latin, ce qui ne recouvre pas l’ensemble de l’activité philosophique médiévale (comme le montre bien un A. de Libera, p. ex.).

Après un chapitre initial de méthodologie (qu’appeler exactement « philosophie » au Moyen Âge ?), S.-T. Bonino aborde directement saint Augustin, indispensable pour comprendre la vie intellectuelle en Occident par la suite.

Un chapitre couvre la période vie-ixe s. et deux chapitres les xie et xiie s. : on voit bien que notre A. va se concentrer davantage sur la scolastique et ses courants divers. Il n’empêche que, pour moins s’y attarder, il parvient à bien présenter les grandes lignes des pensées de ce haut Moyen Âge.

Les choses sérieuses commencent donc au chap. 6 avec le xiiie s. S.-T. Bonino veille à alterner chapitres sur les conditions de la vie intellectuelle du temps et chapitres sur des penseurs majeurs. Il veille aussi à alterner courants franciscain et dominicain. On couvre ainsi sans effort le bouillonnement de la vie universitaire jusqu’au xve s.

Un petit regret : le chap. 14 – par ailleurs fort bien rédigé – qui vient interrompre la chronologie en faisant un excursus sur la pensée politique du Moyen Âge. On aurait pu imaginer de le répartir dans l’ensemble, ce qui aurait permis de moins isoler le chap. 15 (le passage à l’humanisme) qui le suit. Pour des raisons pratiques, supposons-nous, la continuité des pensées médiévales avec l’Antiquité qui précède et la Renaissance qui suit est d’ailleurs moins mise en évidence.

Mais l’impression que nous garderons de ce petit livre est bien celle d’une synthèse efficace sur un sujet pourtant difficile à résumer… — G. Kirsch

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