La singolarità di Gesù come criterio di unità e differenza nella Chiesa

Giovanni Cesare Pagazzi
Theology - reviewer : Georges Chantraine
Prêtre du diocèse de Lodi, actuellement professeur d'ecclésiologie et de christologie au Séminaire de Crema et de Lodi, Giovanni Cesare Pagazzi a soutenu la thèse, publiée dans cet ouvrage, à la Grégorienne, sous la direction des PP. A. Antón, professeur émérite d'ecclésiologie, et P. Gilbert, professeur de philosophie, qui préfacent le volume. L'Église est une et diverse. C'est un fait constatable. Comment accorder entre eux ces deux termes: unité (unicité) et différence? Selon l'A., on aurait eu de la peine à tenir compte de la différence; l'affirmation est moins certaine qu'il ne le croit. Plusieurs théologiens reconnaissent ces deux termes et tâchent davantage depuis la fin du Concile d'expliquer leur accord (ch. 1, 7-32).
Ce qui accorde ces deux termes peut être christologique ou ecclésiologique. L'A. s'oriente vers un principe christologique: le critère de l'unité et de la différence dans l'Église ne se trouverait-il pas en Jésus, comme l'affirme le titre du livre? Jésus signifie le Fils de Dieu qui s'est incarné en manifestant dans sa différence humaine l'amour du Dieu trinitaire pour l'homme. Dans «la forme de la personne de Jésus» se révèle «la forme du Dieu trinitaire» (4). Selon le concile de Chalcédoine, «à partir de la singularité de Jésus, c'est-à-dire de son indivisibilité (unité) et son inconfusion (différence)», on peut parler «de manière réaliste de l'unité et de la différence trinitaire» comme aussi de l'unité et de la différence tant du monde que de l'Église (4). Cette forme de la personne de Jésus permet de déterminer la méthode métaphysique dont se sert le théologien (ch. 2, 33-60). Une telle affirmation, l'A. la vérifie par l'examen de la différence chez M. Heidegger, E. Lévinas et J. Derrida (ch. 3, 61-114), puis chez Balthasar à qui il demande comment la différence mondaine est assumée dans la singularité de Jésus (ch. 4, 115-164). Il montre enfin comment cette singularité de Jésus s'inscrit à travers la mort et grâce à l'Esprit Saint dans l'Église et en particulier comment elle unit Église universelle et Églises locales.
L'Église trouve en elle-même, dans son union avec le Christ, l'accord de l'unité et de la diversité. C'est un second principe d'accord entre ces deux termes. Dans son étude Les Églises particulières dans l'Église universelle, H. de Lubac a tâché de montrer le principe ecclésial de l'accord de l'un et du divers. Mais il précise les termes à unir: c'est l'universel et le singulier. Ce qui, selon lui, les unit, c'est le catholique. L'A., qui connaît cet essai, n'a pas perçu en quel sens théologique l'Église est dite particulière: c'est qu'elle est singulière. Aussi parle-t-il d'Église locale comme la plupart des théologiens postconciliaires, notamment E. Corecco, qu'il se plaît à citer. Mais comment pourrait-on unir universel et local? Il ne s'est pas posé ce problème. Pourtant sa recherche métaphysique appellerait cet examen, car local, qui désigne chez lui espace et temps, n'est pas lié à universel, alors que universel et singulier sont liés entre eux. Il serait intéressant enfin de se demander comment le principe christologique, énoncé par l'A., et le principe ecclésiologique, formulé par H. de Lubac, peuvent être tenus ensemble. - G. Chantraine, S.J.

newsletter


the journal


NRT is a quarterly journal published by a group of Theology professors, under the supervision of the Society of Jesus in Brussels.

contact


Nouvelle revue théologique
Boulevard Saint-Michel, 24
1040 Bruxelles, Belgium
Tél. +32 (0)2 739 34 80