Les trois premières des huit communications délivrées à l'Académie
d'Éducation et d'Études Sociales en 2004 posent le cadre
philosophique, juridique et moral. Dominique Folscheid présente la
transgression comme un acte de liberté (un acte humain: l'animal
est borné, l'homme est limité)… et comme une provocation qui, de
façon paradoxale, tout en récusant les interdits, les maintient
actifs pour précisément pouvoir les transgresser. François Terré
étudie le problème du droit et du devoir d'obéissance et de
désobéissance (à quoi? à qui? pourquoi?) et analyse, dans la vie
politique, la distinction entre légalité et légitimité. Mgr Mélina
aborde la question des conflits de devoir, qui conduit à l'idée du
moindre mal. Après ces réflexions fondamentales, sont abordés des
thèmes précis. Le pasteur Clavairoly étudie la transgression dans
la vie sociale; il propose le thème à la fois éthique et politique
du respect de l'autre. Le docteur Pellerin, face aux avancées
fulgurantes de la biologie et des biotechnologies, et devant les
interrogations et les craintes qu'elles suscitent, se pose la
question de savoir s'il y a des limites à fixer dans le champ de la
recherche: le principe de précaution ne devrait-il pas, par souci
de sécurité, s'imposer aux chercheurs?… mais, d'autre part,
l'inaction est-elle préférable à la transgression? Gérard Leclerc
se penche sur les transgressions prophétiques dans l'histoire de
l'Église (la naissance du christianisme, le Grand Schisme, la
Réforme…). La juge M.G. de Valbray expose les conditions actuelles,
difficiles, de l'exercice de la réponse sociale aux transgresseurs:
comment les juges, qui ont un pouvoir d'appréciation, régulent-ils
la transgression? Chacune des communications est précédée d'une
présentation de l'intervenant et suivie d'une discussion. - P.
Detienne sj