Douze contributions où catholiques, protestants et orthodoxes se
partagent les rôles de façon à peu près équilibrée (ce qui est
rare: les grands absents sont d'habitude les orthodoxes. Mais ce
livre reprend les conférences d'un colloque tenu à Athènes en
septembre 95). Interviennent donc ici le Métropolite d'Éphèse,
Chrysostome Konstantinidis, Vlassios Phidos d'Athènes et le
Métropolite de Suisse, Damaskinos Papandréou, qui tient la position
la plus avancée, en s'appuyant sur «l'académicien Jean Karmiris».
Parmi les catholiques, notons la très intéressante étude de Melloni
sur la rencontre d'Assise (p. 99-130). Informé mais parfois
allusif, caustique et pourtant objectif, cet historien relève les
difficultés que rencontra cette initiative papale d'octobre 1986:
Jean-Paul II dut s'en expliquer par deux fois, le 22 décembre 86
devant la Curie romaine et le 10 janvier 87 devant le corps
diplomatique. Mais sur Assise, le cardinal Ratzinger n'en maintint
pas moins «une réserve plus que tiède» (p. 117). Jean-Paul II
n'insista donc plus et le relais fut pris par les rencontres de S.
Egidio. S. Schnurr rappelle la dure position barthienne vis-à-vis
des religions et Ladaria fait le point: où en est le De vera
religione? J.-Cl. Basset rappelle avec nuances le retournement
de situation de la plupart des Églises protestantes, s'éloignant
des Réformateurs fort hostiles aux autres religions. Deux exégètes,
Bovon et Perrot, étudient respectivement Paul et Israël, Jésus et
les mouvements juifs de son temps. Pannenberg s'interroge: le
christianisme ne serait-il qu'une religion parmi d'autres? Le grand
dogmaticien se montre sceptique sur un dialogue en profondeur,
rappelle les menaces de l'islam et prévient les naïvetés d'une
Europe affaiblie par la sécularisation. H.-M. Barth revoit la
responsabilité missionnaire dans le contexte de dialogue actuel.
Cl. Geffré termine en soulignant les responsabilités historiques
des trois religions monothéistes. Plusieurs contributions sont
suivies d'un «Écho de la discussion» où s'illustra un certain
Pfürtner qui concluait chaque fois en tempêtant contre la morale
sexuelle de l'Église catholique (p. 76-78, 210-214). - B. Pottier,
S.J.