Le Concile Vatican II. Édition intégrale définitive. Texte latin et traduction française avec index et tables, préf. G. Alberigo, tr. R. Winling
Col.History - reviewer : Bernard Joassart s.j.
À l'égal des volumes précédents, tout est intéressant dans celui-ci. Mais, bien évidemment, certains thèmes ne peuvent manquer d'être mis en relief, à savoir tout ce qui touchait à la collégialité épiscopale, au fait que l'Église entendait se comprendre dans toutes ses composantes, le baptême étant la marque première de l'appartenance à l'Église et ce qui motive sa mission, amenant ainsi à la «découverte des laïcs», ou encore les longs débats sur «deux points chauds», la liberté religieuse et les rapports avec les Juifs (ces deux thématiques sont traitées avec beaucoup de finesse par G. Miccoli), sans oublier bien sûr des questions qui ne trouveront leur solution qu'ultérieurement, p. ex. le rôle de la Tradition. Dans ce volume, on perçoit peut-être davantage que Vatican II fut certes un «exposé» de toute la foi de l'Église, mais un exposé «en perpétuelle croissance», ou peut-être plus exactement un exposé qui ne pouvait que relancer l'activité de l'Église dans un incessant approfondissement de ce qui la fonde: Dieu lui-même et sa révélation. Réalisé avec le sérieux bien connu de l'équipe bolognaise, le volume ne peut que couper court à toutes les formes d'intégrisme (de ce point de vue, l'ouvrage est particulièrement intéressant pour percevoir le fonctionnement de cette faction qui allait aboutir au schisme lefebvriste), et en même temps encourager l'Église actuelle à remettre sans cesse sur le métier sa médiation de sa propre foi, à la «ciseler». Même s'il porte la date de 2003, le second ouvrage ici annoncé est en réalité la reprise des textes de Vatican II et de leur traduction tel que ce fut par les éditions du Cerf, coll. «Les conciles oecuméniques», sous la direction de G. Alberigo, en 1994. Le format en a été réduit (cela se rapproche un peu d'une édition «format poche»; les instruments en fin de volume (index biblique, références aux conciles, etc. ont bien sûr été «réduits» à ce qui concerne uniquement Vatican II). L'initiative est heureuse, car on n'est jamais dispensé de lire les textes. - B. Joassart, S.J.