Le mariage a-t-il encore un avenir?
Olivier AbelMorality and law - reviewer : Alain Mattheeuws s.j.
Le premier chapitre cerne la thèse en soulignant combien la question est sociale et politique. L'A. déploie ensuite (chap. 2) l'originalité occidentale de l'alliance amoureuse et l'invention du divorce. Il en tire quelques conséquences sur les comédies de remariage et le désastre des solitaires. Il développe ensuite les éclatements symboliques et politiques dans le lien conjugal et leurs conséquences: «À quoi bon divorcer?». La dé-liaison elle-même n'a plus de raison! Le dernier chapitre n'offre pas une «solution» facile, mais donne à penser sur la nécessité d'une «courtoisie», d'une manière de vivre qui dépasse le lien amoureux pour construire en unifiant les sujets et l'institution. «Il nous faut donc refuser la séparation entre des passions désinstituées et une institution réduite à l'utilitaire» (p. 129). La régulation du mariage, du lien homme-femme, ne concerne pas seulement les sujets mais les sociétés. Elle touche à la fois la conjugalité et la parentalité: «Comment sera-t-il père celui jamais n'a été époux?» (p. 112). Qu'en est-il de la place de l'homme, du père, de l'époux? Il y a un temps pour démolir, un temps pour construire. Dans la relation homme-femme, «on en peut pas tout le temps tout dire, ni d'un coup. Là se tient la fidélité comme disposition courtoise» (p. 141). La relation humaine doit se raconter dans le temps. Il nous faut marcher de manière plus ferme dans cette direction: vers «une société capable de conversations et de disputes amoureuses» (p. 127). Les propos finaux donnent réellement à penser à tout homme de bonne volonté. - A. Mattheeuws sj