Le père Hermann Cohen (1820-1871). Un romantique au Carmel

Stéphane-Marie Morgain o.c.d.
Biographies - reviewer : Bernard Joassart s.j.

Moins connu qu’un Lamennais, qu’un Lacordaire et que bien d’autres qui ont occupé le devant de la scène religieuse de leur époque, Hermann Cohen n’en fut pas moins une personnalité de qualité du milieu du xixe s. Né en 1820, au sein d’une famille de commerçants juifs de Hambourg, Cohen arrive à Paris à l’âge de 14 ans. C’est un enfant prodige en musique – il pratique le piano depuis qu’il a 4 ans –, qui se place sous la protection de Franz Lizt. Certes, sa vie n’est guère religieuse. Elle est même plutôt mondaine : il fréquente les milieux artistiques, littéraires et politiques qui ne sont pas toujours des plus édifiants. Il a 27 ans lorsque sa vie prend une tout autre direction : à la suite d’un temps d’adoration eucharistique, il se convertit au catholicisme et, deux ans plus tard, entre chez les Carmes déchaux. Dans des conditions souvent précaires, il s’adonnera bien sûr aux formes traditionnelles de l’apostolat de son ordre ; mais il se livrera aussi à l’apostolat artistique par de nombreuses compositions musicales à caractère religieux. Une épidémie de variole l’emporte le 20 janvier 1871.

Ancien professeur d’histoire du christianisme à l’Institut catholique de Paris et au Teresianum à Rome, Stéphane-Marie Morgain a pu explorer une impressionnante masse de documents qui lui permit de rédiger ce volume fort et de suivre son héros presque pas à pas, avec, de temps à autre, un petit inconvénient pour le lecteur : celui de tomber sur des digressions, parfois longues, sur des sujets qui ne sont pas nécessairement inintéressants, mais qui auraient profité d’être plus synthétiquement exposés. Les multiples annexes sont précieuses, notamment le relevé des compositions musicales d’H. Cohen et sa bibliographie. Une d’entre elles laisse quelque peu perplexe : le « Dictionnaire biographique », dans lequel l’A. fournit de brèves notices d’un grand nombre de personnages cités dans l’ouvrage. Elle présente cependant un petit inconvénient : les membres d’ordres religieux qui reçoivent un nom de religion y sont rangés précisément sous ce dernier, certes accompagnés de leur nom civil. Dans l’index général, il en va de même : rangement sous le nom de religion, suivi du nom civil. Autrement dit, sans connaître le nom de religion, on est presque condamné à ne pas retrouver tel ou tel personnage. Car, p. ex., qui sait d’avance que Jean-Abel Villereal avait reçu le nom de religion d’Abel de Sainte-Thérèse ou que Jeanne Bezon était devenue au Carmel Antoinette du Saint-Esprit ? — B.J.

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