Médecin (A. Lécu), philosophe (D. Folscheid) et
théologien (B. de Malherbe) expliquent ici le transhumanisme
en tirant parti d'un colloque tenu en 2017 sur ce sujet au Collège
des Bernardins, colloque dont ils publient par ailleurs les actes
chez le même éd. (Critique de la raison transhumaniste,
2018). La description de la galaxie transhumaniste et de ses
conséquences sur des réalités aussi diverses que la bioéconomie, la
procréation humaine, la psychochirurgie, l'utilisation des robots
ou la prouesse sportive, est suivie d'une quête des fondements
intellectuels de ce mouvement qui compte sur les techniques
contemporaines pour accroître les performances de l'homme en
matière de longévité, de mémoire, de bien-être, etc. En contraste
avec l'humanisme dans lequel l'homme retient sa
puissance, le mouvement extropien mobilise toutes les ressources de
la science pour les appliquer au corps, considéré désormais comme
une sorte de machine. Vient alors un chap. critique qui met en
évidence le ressentiment éprouvé par le transhumaniste devant la
double misère, de la condition corporelle, si médiocre qu'il
faut s'en échapper, et de la raison humaine, capable de commettre
des horreurs telles que les génocides. Or, disent les A., les
remèdes à pareille condition ne se trouvent pas dans les dualismes
qui divisent l'homme à l'intime de lui-même, mais dans l'assomption
responsable de sa condition incarnée au présent de son histoire. La
religion du Verbe fait chair ne peut qu'aider à ce travail. À part
un éloge sans nuance des jurys citoyens (p. 114) comme
expression de l'intelligence collective, alors que, p. ex., la
conférence citoyenne de 2013 sur la fin de vie en France n'a pas
été un modèle à cet égard, on louera ce bel ouvrage clair et
profond. - X. Dijon s.j.