On serait presque tenté de conclure au roman… policier, si les
enjeux n'avaient pas été fort sérieux. Au centre: la custodie
franciscaine de Terre Sainte, gardienne des Lieux Saints. Autour
d'elle, l'agitation de tous ceux qui jugent les Frères Mineurs
inutiles, incapables de maintenir le prestige du catholicisme, en
particulier face aux protestants, notamment à cause de leur peu de
rayonnement culturel. Sans oublier la politique des grandes
puissances du temps - spécialement la France, protectrice attitrée
des lieux saints -, toutes désireuses si pas de soumettre la région
à leur autorité directe, du moins à jouer un rôle important dans
cette partie du globe. Durant les 20 ans couverts par cette étude,
les reproches envers les fils de saint François s'accumulèrent,
tandis que des solutions de remplacement furent nombreuses:
pourquoi ne pas confier leur charge aux Prémontrés, aux Jésuites,
aux Pères Blancs d'Afrique, à d'autres encore? Mais les
Franciscains sortirent vainqueurs de cette lutte d'influence, en
vertu de leur organisation fondée sur «un juste équilibre entre
démocratie et dépendances habilement négociées» (couv. p. 4) ou,
pour suivre l'A., sur une «anarchie rationnelle». Bien sûr, on ne
peut s'empêcher, au terme d'une enquête dans les moindres détails,
de se demander si Terre Sainte et catholicisme y ont gagné. - B.J.