Muni d’une sélection bibliographique mais hélas sans cartes, ce petit ouvrage traduit en français par D. Salin s.j., prend d’abord en considération les activités des jésuites, du xvi^e au xviii^e siècle, au nord du Rio Grande, pour se concentrer ensuite sur les États-Unis – « une internationalisme » à l’œuvre dans « la modernité multiculturelle par excellence ». Ces cinq siècles de présence ignatienne se déclinent en cinq chapitres, depuis la période coloniale (1566-1773), en passant par la suppression (1762-1840), le refuge qu’a constitué l’Amérique du Nord (1821-1900), le renouveau (1900-1950) et enfin les bouleversements quasi contemporains (1950-2000). C’est donc une entreprise immense de traverser ainsi une épopée extrêmement complexe et d’essayer d’en tirer les fils. D’abord espagnoles (au Mexique), puis bientôt françaises (en Nouvelle-France) puis anglaises (au Maryland), les missions jésuites ne manquèrent pas d’astuce pour se financer (p. 31, 34), voire recouvrer leurs esclaves (p. 37), après la suppression, durant laquelle les ex-jésuites des États-Unis s’étaient considérés comme affiliés aux jésuites de Russie (p. 51) d’où ils reçurent des renforts. Cette situation particulière (finement…