Nous avons ici un vrai ouvrage « post-confinement » revenant, comme un profond cri du cœur, sur cette longue période sans célébrations liturgiques publiques, notamment la messe. Henri Quantin a une ligne dont il ne dévie pas : Dieu désire que nous le mangions et l’eucharistie est essentielle. Seulement, l’amour profond pour celle-ci se mue rapidement en tonalité pamphlétaire contre tous ceux qui, durant la pandémie, se seraient contentés des options trouvées et proposées dans les paroisses.

S’appuyant essentiellement sur Mauriac – venu jadis à la défense d’un prêtre souhaitant maintenir une procession de la Fête-Dieu – et plus ponctuellement sur d’autres grands auteurs français, l’A. propose un parcours brillant, au service d’une méditation très incarnée du Corps du Christ. Cependant, au passage, il égratigne ainsi tous ceux qui n’auraient pas suffisamment foi dans la présence réelle du Christ dans l’eucharistie. Était-ce forcément ce qui était en jeu ? N’est-ce pas tomber dans une forme de piège que de choisir en quelque sorte l’Eucharistie contre la Parole au lieu d’essayer de tenir les deux, dans une situation qui était vraiment particulière, en vue de la communion de tous les catholiques ? Si l’alerte contre la numérisation massive est fort bonne à entendre face à ce qui fut la préférence pour l’écran au lieu de l’écrin construit pour le Corps que sont nos églises, l’affadissement n’était probablement pas la norme qui y a présidé. Et que dire des initiatives nombreuses qui ont permis de maintenir des temps d’adoration dans les églises ? En résumé, il s’agit d’un essai vif de ton, affirmé dans ses propos et amoureux de manière très charnelle, pour ouvrir le débat et permettant probablement à chacun de voir où il en est de son désir eucharistique. — I. P.d.L.G.