Mistero, simbolo e rito in Odo Casel. L'effettività sacramentale della fede

Andrea Bozzolo
Liturgy and pastoral care - reviewer : Bruno Clarot s.j.
Salésien, jeune professeur de théologie sacramentaire, A. Bozzolo, après un livre sur la théologie sacramentaire de K. Rahner, a senti le besoin de présenter les curieux avatars de la pensée d'O. Casel (1886-1948) sur le même sujet. Élaborée hors de toute école théologique, explique l'A., la pensée caselienne a divisé les théologiens. Elle proposait en effet de partir de l'acte rituel et non plus du signe efficace. Cette pensée influença toute la théologie du XXe s. et fut pratiquement adoptée dans la Constitution sur la liturgie à Vatican II. Mais dès 1943 et surtout après 1970, Rahner s'opposa totalement à cette pensée jugée «irrationnelle et intuitionniste» et a réussi à rallier autour de lui la plupart des théologiens. Pourquoi ce revirement brutal? N'a-t-il pas mal compris ou trop schématisé la pensée de Casel? C'est ce que Bozzolo cherche à préciser dans cette étude publiée au Vatican.
L'intuition de Casel, écrit-il, porte sur un point névralgique trop souvent oublié: le lien intrinsèque entre l'actuation du mémorial liturgique et l'exercice de la relation de foi, là où se trouve le noeud entre don divin et libre réponse personnelle. Ceci oblige à relire les textes de Casel eux-mêmes et surtout les premiers, pour retrouver son intuition originelle à propos du symbole, du rite et de la liturgie en général. Bien que Casel n'ait pas une pensée systématique, Bozzolo tente d'en faire une présentation assez organique.
Il distingue trois périodes dans la pensée caselienne: 1/ les écrits entre 1914 et 1925; 2/ les écrits polémiques entre 1926 et 1938; 3/ les écrits posthumes. Puis il tente une comparaison avec quelques positions contemporaines sur le symbole et le rite: chez Marion, Turner, Chauvet. Finalement il dresse une évaluation critique de l'oeuvre pour mieux souligner l'originalité de Casel et son apport dans l'intelligence actuelle du sacrement. Il nous reste de lui, dit-il, l'idée chrétienne de «mystère» (qui doit beaucoup à son étude des mystères païens gréco-romains), la présence «mystérique» et une vue renouvelée du sacrifice de la messe comme «mémorial». Il a aussi fait redécouvrir le rôle central du mystère pascal dans la vie liturgique, celui du symbole (réel) comme composante du sacrement, le rapport étroit entre mystère eucharistique et vie de l'Église.
Si ces éléments ont été couramment admis dans l'Église, il reste encore des points de sa doctrine mal compris ou inexploités: une reformulation du surnaturel, la théologie du symbole, le dépassement de la causalité instrumentale, l'action liturgique comme voie d'accès au transcendant, etc.
Cette étude fouillée est remarquable et remet en honneur la pensée originale d'un des rénovateurs de la liturgie, qui osa sortir des sentiers battus et redécouvrir la pensée des Pères de l'Église qui précéda la théologie scolastique et n'a pas moins de valeur qu'elle. - B. Clarot, S.J.

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