En général, le chrétien contemporain n’accorde qu’une importance modeste aux livres sapientiaux de l’AT, en particulier aux livres dits « deutérocanoniques ». Pourtant, la sagesse juive, en ce compris le Siracide (Si), a exercé une influence considérable sur le christianisme primitif, donc le NT, et sur les pères de l’Église. C’est ce que l’A. s’efforce de montrer dans la cinquième et dernière partie de son livre, un recueil d’articles sur Si. Les quatre parties précédentes sont intitulées successivement « questions introductives », « études thématiques et sémantiques », « études exégétiques » et « de la femme ». L’A. se rallie à l’opinion de son ancien maître, M. Gilbert s.j. – lui-même il y a quelques années l’auteur d’un recueil d’articles sur Si – selon laquelle les quatre versions différentes de Si sont également inspirées et canoniques. Si fait preuve d’ouverture à l’hellénisme, qu’il s’efforce d’allier à la religion juive traditionnelle. Parmi les thèmes de Si traités par l’A., on retrouve l’épreuve, la miséricorde et la femme. Entre autres choses, on s’aperçoit que nos connaissances des mœurs matrimoniales dans le judaïsme à l’époque du deuxième temple sont très limitées. Sur la miséricorde, la pensée de Si anticipe celle du NT. Enfin, la signification que Si attribue aux épreuves pour le développement d’une relation mûre de l’homme avec Dieu nous semble être d’une grande importance actuelle. Car il nous paraît que beaucoup trop souvent en Occident, depuis une cinquantaine d’années, on prêche une spiritualité superficielle et finalement illusoire du bonheur. Peut-être le virus de Wuhan nous rendra-t-il à cet égard un peu plus réalistes ? La spiritualité biblique est une spiritualité du désert et de la croix. — R. Jahae