Gérard Daucourt a une riche expérience ecclésiale. Il a exercé le ministère épiscopal dans trois diocèses en France. Il anime actuellement une maison d’accueil et de ressourcement pour des prêtres. Il a accompagné de nombreux prêtres en exil (durant une épreuve) ou en exode (soumis à de grands changements depuis l’ordination). Quelques tableaux composent ce livre (paru d’abord en italien en 2021 et avant le rapport de la CIASE) et montrent ce qu’est le « poids du jour » ou « la sexualité à l’épreuve » dans la vie sacerdotale. Des réflexions plus fondamentales sont ensuite offertes sur la responsabilité des laïcs vis-à-vis de leurs prêtres, les formes changeantes de l’Église, le service des prêtres par leur évêque comme frère et comme père, la question de l’agir face au primat de la grâce dans notre monde occidental, la trahison du charisme reçu. Autant de thèmes profonds et qui donnent à penser sur la place et la mission du prêtre dans l’Église d’aujourd’hui.

Ce qui rend compte de l’épuisement et des souffrances des prêtres se centre sur la surcharge de travail, le processus culturel de sécularisation et l’insignifiance manifeste du message chrétien dans notre monde occidental. Autrement dit, la crise d’identité, la crise de reconnaissance sociale et la crise des valeurs sont des éléments forts et qui déstructurent les personnes consacrées. Ce phénomène existe à des degrés divers dans la plupart des pays occidentaux : la postface d’A. Cencini le fait en évidence pour l’Italie. Au fond, l’athéisme est bien présent dans nos civilisations et il est rude à assumer, car il est « postchrétien ».

Le regard de l’A. reste paisible et bienveillant face aux expressions de ces crises. Il insiste beaucoup sur les capacités relationnelles du prêtre qui sont à la fois un antidote à l’isolement et une expression de son charisme au service du Peuple de Dieu. Sans nier les difficultés, ses propos visent à faire naître l’espérance et à la fortifier au sein de l’Église. Dans sa préface, le Card. P. Parolin, souligne le message de l’A. et dit : « Sur un plan personnel, un remède réside dans l’approfondissement de la vie spirituelle, dans la vie communautaire en union avec l’évêque, dans une “fraternité sacramentelle” effective avec les confrères, de même que dans le partage des responsabilités pastorales avec les diacres et les laïcs » (p. 8). — A. Mattheeuws s.j.