Catholique, Fr.-X. Kaufmann est professeur de sociologie de la religion à Bielefeld en Westphalie. Ce livre provient d'une série de conférences à des étudiants catholiques de Berlin en 1999 dans le cadre des Guardini-Lectures. Il a retravaillé son texte à la suite des discussions qui ont suivi ses conférences.
Au XXe s. et surtout depuis 1970 environ, le christianisme a perdu de son importance spécialement auprès des jeunes pourvus d'une bonne instruction; mais bon nombre d'adultes s'éloignent aussi de l'Église ou n'acceptent plus toutes les vérités de foi. Le christianisme saura-t-il redresser la situation face à la modernité? Les sciences prennent toujours plus d'importance dans nos vies et la sécularisation rend les hommes plus autonomes dans beaucoup de domaines. On veut développer sa personnalité et goûter ici-bas la joie et le bonheur. Seules les régions les plus pauvres tiennent bon dans leur foi. Ce mouvement va-t-il continuer?
L'A. examine d'abord le passé chrétien pour voir comment on en est arrivé là depuis le temps des Apôtres avec sa pluralité d'Églises qui gardaient un contact entre elles. Devenu la religion dominante, le christianisme exerça un rapport de force sur les autres religions et cultures. On note toutefois qu'il orienta la culture occidentale dans le sens de la liberté et de l'égalité à partir de la transcendance divine et du concept de personne. Après avoir façonné toute la vie sociale et fortifié la liberté, le christianisme en subit le contrecoup et fut de plus en plus relégué au domaine privé. Les Églises, tout en jouant encore un rôle important dans la morale sociale, perdent de leur autorité en morale individuelle.
Pour conclure, Kaufmann constate que la rupture récente de la transmission de la foi provient de la fragilisation des réseaux sociaux qui enveloppaient les chrétiens. Il existe de moins en moins de relations stables et influentes sur le long terme. Les institutions de prévoyance collective permettent de se passer de liens sociaux, du moins en partie. Des renaissances religieuses pourraient prendre la forme de mouvements sociaux sur le modèle de l'écologie et du refus de l'énergie atomique, ou bien alors provenir des Églises jeunes du tiers-monde. Notre situation résulte essentiellement d'une crise de transmission des valeurs traditionnelles et exprime aussi les conditions sociales avec leurs impératifs politiques et économiques. Pour finir, l'A. rappelle que la transmission de la foi n'a jamais été facile et Jésus nous l'a dit en nous promettant l'assistance de son Esprit. Il faut continuer d'avancer et de chercher en gardant l'espérance. Ce livre nous aide à jeter un regard plus lucide sur la crise actuelle de la foi. - B. Clarot, S.J.

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