Réflexions oecuméniques mises à la portée de tous
E. ZoghbyŒcumenism - reviewer : Bruno Clarot s.j.
Tout d'abord, les «vérités essentielles» du christianisme ont été définies par les sept premiers conciles, les seuls vraiment oecuméniques; les conciles suivants, tenus en Occident sans les orthodoxes, ne peuvent être appelés oecuméniques, universels, mais sont de simples «Synodes généraux» et leurs décisions, y compris l'infaillibilité pontificale, ne valent que pour les catholiques de rite latin. Ensuite, la primauté romaine doit redevenir ce qu'elle était au premier millénaire, avant le schisme orthodoxe, c'est-à-dire un exercice de charité et d'humilité pour favoriser l'unité dans la diversité et en laissant aux évêques leurs responsabilités dans leurs diocèses au lieu de les traiter comme des inférieurs qui ne peuvent rien décider sans l'accord de Rome. Enfin le Vatican doit cesser de considérer les Églises uniates comme des subordonnées en supprimant leur autonomie et mettre immédiatement en oeuvre avec elles le service humble de charité pour fournir aux Églises orthodoxes un modèle vivant et attirant de l'union à laquelle Rome les convie.
À l'appui de sa première thèse, le Patriarche apporte des déclarations de Vatican II, de Paul VI et de Jean-Paul II, qui, sans avoir toute la portée qu'il leur attribue, fournissent indéniablement une orientation de pensée qui va dans la direction qu'il indique. Ce langage clair et net ne plaira pas à tout le monde, mais il a le mérite de présenter un point de vue oriental qui doit absolument être mieux pris en considération si l'on cherche loyalement l'union des Églises selon le désir pressant du Christ. - B. Clarot, S.J.