L'A., professeur à l'Université d' Uppsala, envisage une histoire
urbaine de l'interaction religieuse et politique au Zimbabwe,
depuis la fondation de Fort Salisbury (1890) jusqu'à l'indépendance
du pays (1980). Il nous livre en vrac, étayé par près de 2500
références, le fruit de ses recherches: archives nationales et
ecclésiastiques, journaux africains, sources orales, analyse
critique des ouvrages de ses prédécesseurs. La complexité du sujet
traité (en un style ardu, émaillé de plus de 70 acronymes) en rend
la lecture difficile. Respectant l'ordre chronologique des
événements nationaux, l'A. saucissonne l'histoire des nombreuses
Églises (dont la classification est un casse-tête: nationales avec
double mandat, pentecôtistes, adventistes, «éthiopiennes»,
«africaines»…), de leur implantation (dans la City ou en dehors),
de leurs oeuvres éducatives, de leurs conflits de personnes, de
leur lutte pour une société multi-ethnique, de leur participation
aux mouvements indépendantistes, de la place réservée aux femmes
(YWCA, Mai Ghaza…). L'ouvrage, indispensable pour les futurs
chercheurs, est enrichi d'un index de plus de 700 dramatis
personae. Le texte abonde en noms de lieux, que l'absence de
cartes ne permet pas de situer. Un glossaire de termes locaux
(chimurenga, vapostori…) eût été utile. Lecteurs non initiés,
s'abstenir. - P.-G.D.