L'A. entend proposer un bref parcours historique de la
compréhension de la révélation dans la réflexion chrétienne. Après
avoir abordé le sujet dans l'Écriture, il considère comment cela a
été repris au cours de l'histoire pour déboucher sur une réflexion
systématique personnelle. Ainsi, dans la perspective du prologue de
l'épître aux Hébreux, la première partie consiste en une lecture de
l'Ancien Testament et du Nouveau Testament. L'A. y souligne, en
parcourant le tanak, l'importance de l'alliance, la
question de l'indicibilité du nom et l'invisibilité de Dieu, la
question de l'interprétation, le messianisme et l'eschatologie, la
création et la sagesse. En suivant le Nouveau Testament, il
rappelle l'indépassable du Christ, plénitude de la
révélation, revelans et revelatus, qui, dans le
mystère pascal particulièrement et en raison de son rapport unique
au Père, accomplit la promesse vétérotestamentaire et réalise
l'espérance eschatologique. Dans la seconde partie, l'étude de la
réflexion de la Tradition rencontre l'importance de la création et
de l'incarnation avec les pères, la question de la révélation comme
connaissance avec Thomas d'Aquin, la tentation de sa réduction à
une doctrine par la suite, les problèmes soulevés par la modernité
et enfin la réponse du magistère à l'époque moderne. La dernière
partie ressaisit synthétiquement quelques points essentiels
découlant de l'étude réalisée. La révélation possède un caractère
dialogal qui découle de l'être trinitaire de Dieu. Elle s'inscrit
dans les livres de la création et de l'histoire. Elle refuse
d'opposer parole et histoire. Au final, le parcours articule
entre elles avec bonheur les différentes étapes de la perception de
la révélation comprise comme autocommunication de Dieu dans
l'histoire. On aurait aimé que l'A. intègre la réflexion d'Henri de
Lubac sur l'exégèse médiévale et sa reprise par Verbum
Domini. Une réflexion plus poussée sur la parole les aurait
rendues évidentes. Elle aurait permis de préciser plus finement le
rapport entre l'Écriture et la Tradition. - B. de Baenst