À l’occasion de la canonisation de Charles de Foucauld, Jacques Gauthier, père de famille et prédicateur, publie cette biographie spirituelle sous la forme d’un itinéraire de retraite.

Une première partie retrace les grandes étapes de la vie de saint Charles entre Strasbourg et Tamanrasset en passant par la Trappe, Nazareth et Beni-Abbès. L’A. nous fait découvrir la longue conversion de celui qui fut tour à tour explorateur au Maroc, trappiste aux Neiges, pèlerin de Nazareth, ermite missionnaire dans le Hoggar. Ces tentatives de fondation religieuse furent nombreuses, mais se soldèrent toutes par un échec. « Charles de Foucauld a semé dans la foi et la moisson a été abondante après sa mort » (p. 88). Aujourd’hui encore, nombreux sont les témoins marqués par ce devancier, jusqu’au miraculé du 30 novembre 2016 qui ouvrit la porte à sa canonisation.

Dans une deuxième partie, l’A. identifie les grandes lignes de la spiritualité foucauldienne. Les écrits de saint Charles sont fortement marqués par la recherche de la volonté de Dieu. Ils évoquent les étapes de ses discernements, l’évolution de ses choix au fil des méditations, jusque dans sa prière d’abandon. Faire la volonté de Dieu conduit progressivement Charles de Foucauld à l’obéissance par amour et à l’imitation de Jésus de Nazareth. En revenant à l’évangile, on découvre l’esprit de Nazareth, un style de vie fait de simplicité, de pauvreté, d’humilité et d’amour qui évangélise par la proximité, la bonté. La radicalité de Charles de Foucauld réside sans doute dans cette persévérance dans l’amour et cette fidélité à crier l’évangile par toute sa vie grâce à l’apostolat de la présence et de la fraternité. C’est ainsi que Charles de Foucauld a voulu « être l’ami de tous, bons et mauvais, être le frère universel » (p. 144).

Un dernier volet présente la vie de prière de Charles de Foucauld, sa relation à Dieu et les formes qu’elle a pu prendre. L’A. ne cache pas les difficultés rencontrées par ce témoin de Dieu ; l’épreuve de l’aridité, du silence de Dieu, de la tiédeur, du découragement. Mais il montre également la fécondité puisée dans ses heures de prière vécues comme une relation d’amour. La méditation de la Parole de Dieu et l’adoration eucharistique ont été les deux piliers de la prière au désert de cet ermite missionnaire. Elles ont façonné en lui un cœur filial, disponible et ouvert à la grâce, comme en témoigne sa prière d’abandon que l’A. présente au terme de ce parcours.

Cet ouvrage est un véritable carnet de retraite qui permet de fraterniser avec cet homme hors du commun que l’Église vient de canoniser et qui répond aux questionnements existentiels et à la soif de bon nombre de nos contemporains. — C. Scrive f.m.j.