Un missiologue et un anthropologue étudient la tribu tanzanienne
Sukuma, dont les six millions d'habitants, animistes à 85%, vivant
dispersés (malgré la campagne de villagisation obligatoire en
1974-1985), ont résisté aux civilisations occidentale-chrétienne et
orientale-musulmane, bien plus que d'autres tribus bantoues.
Considérant que leurs pratiques religieuses sont familiales plutôt
que communautaires (ils n'ont pas de terme pour religion) et que ce
qu'ils recherchent dans les rites, c'est l'efficacité (fertilité
des champs, fertilité des épouses…), l'Église est invitée à mettre
l'accent sur la religion populaire plus que sur la liturgie; à
privilégier, dans ses contacts avec les malades, les textes
évangéliques montrant le Christ chassant les démons; à adapter sa
liturgie aux différents environnements et aux anxiétés d'un peuple
agriculteur… Les deux derniers chapitres concernent le mariage (p.
ex. le nombre de vaches à offrir au père de la fiancée) et le
dialogue islamo-chrétien, dont les Sukumas ont peu à attendre.
Sujet attrayant et bien traité, style peu fluide. - P.-G.D.