Sur un sujet toujours fascinant (les illustrations le montrent), les Cahiers de l'Herne présentent d'abord le phénomène de la marque corporelle comme signe de relation privilégiée au divin dans les trois religions monothéistes («Écritures»). Suivent des études de cas («Stratégies, contradictions, fidélités») qui permettent d'évaluer, au cours de l'histoire, divers enjeux de cette fonction de représentation. La troisième section explore les problématiques du corps et de la parole qui surgissent ici («États théopathiques»). Quelques textes significatifs sont édités, en quatrième lieu puis, comme en annexe, le thème des stigmates est interprété (on peut trouver le dernier texte fort bizarre) par des écrivains. Des éléments bibliographiques, déjà fort nombreux dans le texte (mais où manque le nom de A. Vergote), achèvent le parcours. Il faut saluer l'approche polyphonique d'un domaine où, sans aucun doute, «l'érotique est liée à la mystique» - même si le premier de tous les signes, dans la Bible, est celui de la miséricorde faite à Caïn (22) et même si l'Apôtre Paul aussi bien que Thomas d'Aquin interprètent la crucifixion dans la lumière pascale (36).
Le cas de François est bien sûr revisité (mais était il bien le premier?), et commenté grâce à Raymond Lulle. L'homologie saisissante entre la stigmatisation et la dévotion au Saint Suaire (notamment pour ce qui regarde l'enclouement des poignets) donne davantage à penser. La blessure d'amour de la transverbération thérésienne devait elle s'entendre depuis l'«invention» de son coeur miraculeusement transpercé (98)? - Thérèse mourut semble t il d'une hémorragie utérine. La stigmatisation, loin d'être «phénomène physique», est certes devenue effet de discours (113), manifestant la radicale impossibilité de la présence, au moment où apparaît un nouveau dieu des femmes, intercesseur et guérisseur, dieu des grottes (comme à Lourdes) et des cliniques… (139). L'amour a t il donc besoin de signes?, demande, avec sa lucidité habituelle, J. Boufflet, qui redéfinit au passage «l'hystérie» de Marthe Robin (165). Le dermographisme apporte sa note expérimentale, les tatouages spécifiques de certains groupes marginaux aussi. Demeure tout de même, après les textes classiques et les variations d'auteurs, la question de l'Image sur le Linge, ou de la signature du corps: les signes de l'amour sont ils repérables dans le corps? et sinon, où? - N. Hausman scm

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