Première sainte du Chili, canonisée en 1993, Juanita Fernàndez Solar (1900-1920) devenue au carmel soeur Thérèse de Jésus, est plus connue comme Teresa de Los Andes, Los Andes étant la ville où se situe son carmel. Juanita fait songer à Thérèse de Lisieux par sa spontanéité et son amour passionné pour Jésus. Ce livre, traduit de l'espagnol, est la première biographie de la sainte. Son Journal, sa correspondance et les témoignages aux deux procès canoniques ont permis de raconter sa vie en détail et le talent de Gil de Muro en a fait un récit vivant, plein d'anecdotes et attachant. Sa vie est si riche et variée qu'elle n'a nul besoin d'être embellie et peut avouer ses faiblesses de caractère.
Cinquième de 15 enfants, Juanita naît dans une famille aisée de Santiago, est gâtée par son père et son grand-père, fait du cheval à la campagne, a beaucoup d'amies et pratique l'apostolat parmi les jeunes paysans de leur grande propriété. Très nerveuse, elle se mettait facilement en colère et ses frères se plaisaient à l'exciter. Dès l'âge de 12 ans, elle entend parfois Jésus lui dire des choses qui se réalisaient ensuite. Elle sent que Jésus la veut au carmel. À 15 ans elle commence son Journal. Au collège, elle ne brille guère et s'attache à une religieuse du Sacré-Coeur. Sa santé laissa toujours à désirer et une péritonite mal soignée l'affaiblit beaucoup. À 17 ans, elle est placée en internat parce qu'elle devient très belle et que les jeunes gens tournent autour d'elle. Après la mort du grand-père, le papa n'a pas son sens des affaires, ne sait pas s'adapter à une culture devenue intensive et ruine peu à peu sa famille au point de devoir habiter chez un oncle à Santiago. Furieuse, sa femme s'éloigne de lui et on ne le revoit plus à la maison. Les deux fils aînés tournent mal et perdent même la foi. Juanita pense de plus en plus au carmel de Los Andes, au pied des Andes, et engage une correspondance avec la prieure. Avec sa mère, elle visite le carmel dont elle apprécie l'extrême pauvreté évangélique, malgré une répugnance viscérale à y entrer; mais l'amour facilite tout. Elle y est admise en mai 1919 et se voit chargée du jardin. Un confesseur carme l'oriente vers Jean de la Croix pour l'aider à purifier son oraison. Elle attire sa mère dans le tiers-ordre carmélitain et engage sa soeur Rebeca à la suivre au carmel; ce que celle-ci fera après la mort de Juanita.
Très attachée à sa prieure, Juanita est jalousée par sa maîtresse des novices, qui ne lui épargne pas les humiliations. Elle connaît la sécheresse en prière, la lassitude, le découragement. Sans chauffage au carmel, sa santé se fragilise de plus en plus. Après un dur carême, fiévreuse, épuisée, elle attend qu'on s'aperçoive de son état. Elle meurt de typhus et de septicémie le 12 avril 1920. Ses parents se réconcilient sur sa tombe. Elle est béatifiée en 1987 par Jean-Paul II venu spécialement à Santiago pour l'occasion. Ce rapide cadre historique ne dit rien de sa vie intérieure révélée par ses écrits: sa passion pour Jésus et pour le salut des âmes, à commencer par celles de ses deux grands frères. Livre très attachant et qui nous éclaire sur la «bonne société» chilienne de cette époque. - B. Clarot, S.J.

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