That Mysterious Man. Essays on Augustine Baker 1575-1641, with 18 illustrations, éd. M. Woodward, intr. R. Williams
Col.Biographies - reviewer : Bruno Clarot s.j.
En 1624 il part pour Douai puis devient conseiller spirituel de 9 jeunes bénédictines à Cambrai. Il leur révèle la prière contemplative qu'il juge plus adaptée à leur vie de moniales que la méditation ignatienne. C'est pour ces jeunes soeurs qu'il rédigera la plupart de ses 40 oeuvres ou traduira des ouvrages latins. Mais le chapelain officiel du couvent est jaloux et l'accuse pour sa doctrine. Un Chapitre Général le disculpe mais, pour le bien de la paix, on le renvoie en Angleterre en 1638 où il vécut comme missionnaire traqué par la police et mourut de la peste en 1641.
En 2000, à la suite du premier congrès international sur A. Baker et son oeuvre, on a décidé de publier ce groupe de 19 articles pour faire connaître Baker par le grand public. Huit auteurs sont bénédictins, un anglican qui a déjà publié plusieurs de ses oeuvres, un dominicain et des laïcs. Cinq auteurs traitent du milieu historique, quatre de son héritage littéraire, quatre de sa direction spirituelle, un de ses éditeurs partiels et le dernier présente un début de bibliographie avec 31 de ses ouvrages publiés, résumés ou adaptés sur les 40 oeuvres connues ainsi que 65 ouvrages et 65 articles traitant de Baker.
Sa spiritualité a survécu grâce surtout à un gros et lourd résumé de ses oeuvres rédigé par un confrère, la Santa Sophia ou Holy Wisdom, qui, bien qu'indigeste, a nourri de nombreuses générations de spirituels. Baker a surtout lutté contre l'influence française et défendu la tradition anglaise. Il se présente comme un solitaire assez original et excentrique, à la manière de Thomas Merton plus près de nous. Suite à la persécution anglaise et à la destruction des bibliothèques religieuses, on manquait de livres spirituels anglais. C'est pourquoi Baker a tant traduit et écrit pour combler partiellement ce vide, mais il y intègre aussi son expérience mystique. On constate qu'il a même influencé plusieurs auteurs anglicans. Notons que, s'il tenait à son indépendance, Baker respectait tout autant celle de ses dirigées et, après les avoir lancées dans les voies de la mystique, il ne se croyait plus indispensable et s'effaçait. Ce sont là quelques étincelles cueillies dans ce bouquet d'articles offert à un vrai spirituel mais piètre écrivain qui ne s'occupait pas du style. - B. Clarot, S.J.