L'A., un Suédois catholique, consacre sa thèse doctorale à une
étude comparative du nationalisme et de l'ecclésiologie, en
référence à l'Église nationale luthérienne de Suède, «institution
visible correspondant à la nation invisible». Sa recherche, qui
privilégie les quatre premières décennies du vingtième siècle,
s'étend sur trois domaines: l'historiographie ecclésiastique (l'âge
d'or étant l'époque de Gustave Adolphe), les hymnes (p. ex.
Chrétien, au nom du Christ, honore ton roi…), les discours
théologiques. L'A. consacre de longues pages à deux personnages
emblématiques: le nationaliste Johan Alfred Eklund (1863-1945) et
l'internationaliste Nathan Söderblom (1866-1931). Tous deux
acceptent, comme «superidéologie», un même nationalisme, nourri et
protégé par l'Église. Aujourd'hui, la rhétorique agressivement
nationaliste de l'entre-deux-guerres a disparu; il est moins
question de nation que de société, mais le nationalisme est
toujours présent (l'A. le qualifie de nationalisme banal) et les
médias suédois continuent à parler de «notre archevêque». L'ouvrage
est pourvu d'une riche bibliographie (majoritairement suédoise) et
d'un index. - P. Detienne, S.J.