The Origins of the Canon of the Hebrew Bible. An Analysis of Josephus and 4 Ezra

Juan Carlos Ossandón Widow
Holy Scripture - reviewer : Didier Luciani

L’A., prêtre chilien de l’Opus Dei, a préparé cette thèse sous la direction du prof. Joseph Sievers (Institut Biblique Pontifical, Rome) et il l’a défendue en 2016. Il y aborde la difficile question du motif, de la date et du processus de fixation du canon des Écritures hébraïques principalement au travers des deux témoignages les plus anciens concernant ce fait : le Contre Apion (CA I,37-45) de Flavius Josèphe et l’Apocalypse d’Esdras ou Quatrième livre d’Esdras (4 Esd 14). Alors que ces deux écrits sont, à quelques années près, contemporains (autour de 95 ap. J.-C.), l’un évoque 22 livres (CA ; comme les lettres de l’alphabet hébraïque) et l’autre 24 (4 Esd ; comme les lettres de l’alphabet grec), mais aucun des deux ne fournit de liste précise. Tout naturellement, l’enquête de Ossandón Widow se déroule en trois parties. La première étudie les différentes attestations des « vingt-deux » dans le CA, dans les autres œuvres de Josèphe (Antiquitates judaicae, Bellum judaicum, Vita) et dans les livres situés à la frontière de ce canon (Dn, 1 Esd, Esd-Neh, Est, Tb, Jdt, Lettre d’Aristée, 1 et 2 M, Jubilés, Rouleau du Temple, 1 Hénoch). La seconde partie analyse l’attestation des 94 livres qui, selon la légende, ont été dictés par Esdras, « vingt-quatre » étant destinés à la lecture publique et les 70 autres réservés aux sages. Cette légende, qui apparaît à la fin de l’ouvrage est resituée à la fois dans son contexte narratif (à son apogée, Esdras laisse à un peuple sans temple une Torah qui lui procure le salut) et historique (la fonction sociale de 4 Esd dans le contexte de la communauté juive à la fin du ier s.). La dernière partie, enfin, est consacrée à une comparaison entre les deux œuvres étudiées et met en lumière les logiques sous-jacentes à chaque A. Selon Ossandón Widow, deux facteurs principaux interviennent : l’idéalisation du passé qui va de pair avec l’idée que la prophétie a cessé et la nécessité de défendre la tradition reçue contre ceux qui voulaient intégrer davantage de livres. Par sa thèse, l’A., qui enseigne désormais l’herméneutique biblique à la Pontificia Università della Santa Croce, n’entend pas dire le dernier mot, mais il prouve, en tout cas, que de textes pourtant bien connus de nouvelles lumières peuvent encore surgir. — D. Luciani

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