Professeur de philosophie à l'Université de Nancy, B. expose ici le sens du surnaturel, perdu par notre époque, les richesses de notre foi et les dangers qui la menacent. Il le fait dans un style clair et limpide; on y trouve plusieurs passages remarquables par leur finesse et leur érudition. On y découvre aussi de vigoureuses critiques contre le modernisme (toujours vivant, à l'avis de B.) et contre des changements jugés particulièrement graves: la théologie post-conciliaire et «très conciliante», la réforme liturgique de Paul VI, l'abandon du latin, «langue mère de la liturgie romaine, langue universelle (souligné par l'A.), c'est-à-dire catholique; langage hiératique et noble, sauvegarde nécessaire de la dignité du rite» (p. 64), car «la réforme de 1970 a eu un effet incontestable, recherché ou inattendu, la suppression de la ritualité liturgique comme telle» (p. 61,- soulignés de l'A.) .
N'est-ce pas oublier que, durant les premiers siècles, le changement de langue ne posait aucun problème, sinon pastoral. À Rome elle-même, la liturgie, d'abord célébrée en grec, passa au latin, langue de la région, puis revint au grec pour les fidèles chassés d'Orient après la prise de Constantinople. À cette époque, dans toute l'Église la liturgie parlait la langue du peuple. Cet usage s'est conservé jusqu'à nos jours en Orient (orthodoxe et uniate). Plus fondamentalement, est-ce de rites, si vénérables soient-ils, eux et leur langue, ou bien de l'assistance du Saint-Esprit que dépend la permanence de l'Église et sa marche vers le Royaume? Et s'il y a marche et possibilité de faux pas, voire de chute, vaut-il mieux rester sur place ou se relever et reprendre la marche? - L. Renwart, S.J.